Le Courlis à bec grêle a définitivement disparu, première extinction d’une espèce d’oiseau continentale en Europe, selon une étude
Cette disparition « pourrait ouvrir la voie à une longue série macabre si nous n’agissons pas », prévient Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux.
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Personne ne verra plus voler cet oiseau au plumage clair et au bec long, fin et recourbé. Une étude scientifique, publiée dans la revue ornithologie Ibisconfirme la disparition du courlis à bec grêle, un oiseau migrateur qui n’avait plus été observé depuis plus de 25 ans. « C’est la première fois qu’une espèce d’oiseau continentale disparaît en Europe »prévient la Ligue de protection des oiseaux (LPO) dans un communiqué, jeudi 21 novembre.
« Il y a 96 % de probabilité que le Courlis à bec grêle n’existe plus »expliquent les chercheurs qui ont travaillé sur cette étude, publiée dimanche. Ce chiffre suffit à classer l’espèce comme « éteint »selon les lignes directrices de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), expliquent-ils.
Le Courlis à bec grêle était autrefois répandu dans les zones humides d’Europe et d’Asie centrale. Il a niché en Sibérie et en Finlande avant d’hiverner sur les côtes méditerranéennes. L’observation incontestable la plus récente remonte à 1995, au Maroc, selon cette étude. En France, le dernier signalement a été réalisé par la LPO en 1968 dans la baie de l’Aiguillon, en Vendée, précise l’association.
Parmi les neuf espèces de courlis, deux sont aujourd’hui éteintes : le courlis à bec grêle et son cousin américain, le courlis esquimau.qui n’a pas été observée depuis 1987. D’autres espèces de la même famille sont également menacées. En août, le ministère français de la Transition écologique a renouvelé la suspension de la chasse au courlis cendré jusqu’au 30 juillet 2025. Cette espèce a vu ses effectifs diminuer de moitié depuis 1980, selon la LPO.
« Il est crucial de comprendre l’importance du signal d’alarme que représente l’extinction du courlis à bec grêle, car il pourrait déclencher une longue série d’événements macabres si nous n’agissons pas »alerte Allain Bougrain-Dubourg, président de la LPO. Le prochain sur la liste ? « Des animaux autrefois communs comme les moineaux, les hirondelles et les hérissons voient aujourd’hui leurs populations s’effondrer »prévient le spécialiste de la biodiversité.