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Le coup de gueule de Gisèle Pelicot

Ce qu’il faut retenir de la matinée

L’audience du mercredi 18 septembre a débuté par l’audition de Jean-Pierre Maréchal, surnommé « le disciple », qui témoignait pour la première fois.

Agé de 63 ans, il est accusé d’avoir également drogué sa femme pour qu’elle soit abusée sexuellement, notamment par Dominique Pelicot. Des faits qu’il a reconnus : « Ce que j’ai fait à ma femme est atroce. »

Il a évoqué son enfance marquée par les violences sexuelles subies de la part de son père.

C’est sur le site Coco.fr qu’il a commencé à converser, à échanger des photos, jusqu’à rencontrer Dominique Pelicot. Des échanges de SMS entre les deux hommes ont notamment été révélés lors de l’audience.

Pour Jean-Pierre Maréchal, c’est la rencontre avec Dominique Pelicot qui a tout changé. Ce dernier lui aurait suggéré de copier le scénario de sa femme.

Il a affirmé n’avoir jamais violé Gisèle Pelicot. « Très vite, il m’a proposé sa femme. J’ai refusé. » Il a affirmé qu’il « n’aurait jamais pu violer une autre femme. »

Dominique Pelicot a témoigné à nouveau. Il est revenu sur une nuit où l’épouse de Jean-Pierre Maréchal s’est réveillée alors que les deux hommes la maltraitaient.

Gisèle Pelicot, victime de viols commis par des inconnus recrutés sur internet par son mari depuis dix ans, est à nouveau entendue ce mercredi 18 septembre devant le tribunal correctionnel de Vaucluse.

Elle vient de lâcher un véritable coup de gueule devant le tribunal. « Je me sens humiliée, confie-t-elle. On me traite d’alcoolique. On dit que je suis complice de M. Pelicot… C’est méprisable. »

« Le viol est-il une question de temps ? »

Le ton est monté lorsque l’on a évoqué l’horodatage des vidéos.

« Le viol est-il une question de temps ? Trois minutes ? Une heure ? Peu importe le temps qu’ils ont passé, ils sont venus pour me violer », a-t-elle tonné.

« J’ai l’impression d’être la coupable, et que les 50 derrière moi sont les victimes », a déclaré Gisèle Pelicot, très en colère.

« Dire qu’il y a un viol et que le viol est irresponsable ! »

« Il y a viol et viol, sans intention de le commettre il n’y a pas de viol. » La déclaration à la presse (mardi 10 septembre) de Me Guillaume de Palma, avocat de la défense dans le procès des « viols de Mazan », continue de susciter des réactions. De faire écho.

Alors que Gisèle Pelicot témoignait à la barre, l’avocat général a demandé à la victime de réagir à cette phrase. « Dire qu’il y a viol et que le viol est irresponsable ! », s’est emportée Gisèle Pelicot. Qui venait de lâcher un coup de gueule.

Guillaume de Palma s’est lancé dans un monologue qui ressemblait presque à une supplique. « Je suis désolé que les propos vous aient choqué, qu’ils vous aient blessé. Mais au lieu de caricaturer mes propos, il faut faire en sorte que les débats restent sereins », s’est-il exclamé.

Et au procureur général : « Si votre souhait est d’alimenter la polémique, vous avez réussi votre tentative. »

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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