Sur RMC, la directrice générale de Foodwatch France Karine Jacquemart dénonce la « cheapflation » pratiquée notamment par Lactalis-Nestlé, LDC et Fleury-Michon. L’association de défense des consommateurs accuse les trois marques d’avoir réduit la qualité de plusieurs de leurs produits tout en augmentant les prix et sans en informer les consommateurs.
Lactalis-Nestlé, LDC et Fleury-Michon sont dans le viseur de Foodwatch. L’association de défense des consommateurs dénonce la « cheapflation » pratiquée par ces trois marques. Selon Foodwatch, les recettes de plusieurs produits ont été modifiées en intégrant des substituts moins chers tandis que le prix a augmenté.
« C’est une nouvelle illustration des grosses bêtises avec des marques qui s’en foutent du monde », peste ce jeudi sur RMC et RMC Story Karine Jacquemart, directrice générale de Foodwatch France. « Ce sont des récidivistes qui remplacent des ingrédients souvent de moins bonne qualité, mais qui augmentent les prix et surtout sans en informer les clients », explique-t-elle.
Trois produits ciblés
Elle cite le cas de Fleury-Michon et son pâté chinois au jambon en réduisant la quantité de jambon avec une augmentation de 23 % le kilo. Les autres produits concernés par ces alertes sont les cordons bleus de la marque Le Gaulois, dont la teneur en poulet a diminué contrairement aux prix et le skyr vanille de Siggi a également vu sa recette modifiée avec plus de sucre et un prix augmenté : « Tout est bon pour gagner de l’argent, sur le dos des consommateurs », tacle Karine Jacquemart.
Contactées par Foodwatch, les marques en question affirment avoir modifié les recettes de ces produits en raison de l’inflation et pour maintenir les prix bas. Mais les prix ont néanmoins augmenté, pour une qualité moindre et sans information des consommateurs, assure Foodwatch. « Nous sommes condamnés à avoir de moins en moins de bons produits qui créent des maladies chroniques », déplore Karine Jacquemart.
« L’impunité est terminée »
Mais elle ne compte pas se laisser abattre : « J’ai un message aux industriels : l’impunité est terminée. Nous allons traquer vos pratiques abusives», insiste-t-elle.
Le directeur de Foodwatch appelle désormais l’Etat à serrer la vis contre les pratiques industrielles. Invitée de RMC et de BFMTV le 12 mars, la ministre chargée du Commerce Olivia Grégoire, a promis la mise en œuvre d’un décret pour lutter contre la démarque inconnue. Et si ce décret met un peu de temps à arriver, c’est à cause de la fédération des distributeurs et des lobbies qui se sont prononcés contre le décret, assure Karine Jacquemard.
Mais le gouvernement n’a pas tenu compte de leurs avis, explique le directeur de Foodwatch : « Un décret annoncé cette semaine va rendre obligatoire l’information des distributeurs lorsqu’il y a des cas de démarque inconnue. C’est un pas de plus vers la transparence.