Le coup de gueule de Bellamy après l’arrivée improvisée de Gabriel Attal pour défendre Valérie Hayer
Le Premier ministre a fait irruption sur la scène de l’auditorium de Radio France, où les têtes de liste européennes étaient invitées à défendre leur candidature.
Nouveau coup de gueule de François-Xavier Bellamy. Ce 3 mars, France Info recevait les candidats aux élections européennes dans l’auditorium de Radio France… Ou presque. Car, ce matin, Gabriel Attal est venu défendre la tête de liste du camp présidentiel, Valérie Hayer, bien que très présente sur scène. « Je suis désolé, je fais irruption sur scène »dit le Premier ministre. « On m’a dit que Valérie était là, on passe beaucoup de temps ensemble. (…) C’était important pour moi de venir encourager Valérie à l’heure où les élections européennes approchent.»
Interrogé par la suite, François-Xavier Bellamy a dénoncé cette intervention, « improvisé »de l’aveu d’un des journalistes. « Chez nous, ce sont les candidats qui font campagne »a fustigé la tête de liste Républicaine. « Nous avons vu le nouveau joker que j’appelle un ami et qui semble être de plus en plus utilisé par le candidat de la majorité. (…) Je suis attristée qu’il y ait des gens autour d’elle qui ont l’impression de mieux faire campagne qu’elle. J’ai du respect pour Valérie Hayer : quand on a une candidate et qu’elle est tête de liste, la moindre des choses est de la laisser faire campagne.»
« Il y a un côté un peu machiste »
Après avoir vivement dénoncé le débat entre Gabriel Attal et Jordan Bardella organisé sur France 2 il y a un peu plus d’une semaine, Bellamy s’interroge une nouvelle fois sur les choix du service public dans le cadre de cette campagne de tous les dangers pour la macronie. « J’aimerais comprendre comment ça marche en pratique : vous avez le Premier ministre dans le couloir qui dit « Je veux passer à la radio du service public, allez, j’arrive ! » ? Est-ce que c’est comme ça que ça se passe ? Pour qu’il puisse s’inviter dans toutes les émissions de la Maison de la Radio en temps réel comme il le souhaite ? Et d’insister : « A l’image du président de la République qui dit : « Ici je veux parler jeudi, 24 heures avant la campagne officielle, je prends toute l’actualité »! »
Le leader des Européens de droite observe une forme de « du mépris là-dedans ». « Comme si Valérie Hayer n’était pas capable de faire campagne ! Il y a un côté un peu machiste : Gabriel Attal arrive en disant : « Écoutez-moi, Valérie, je serai plus efficace que vous, je vais vous expliquer comment fonctionne une élection européenne, bonjour à tous ! ». Mais honnêtement, quand se termine ce spectacle ? Quand est-ce que ça s’arrête ?insiste Bellamy, précisant également le contexte de la réforme de l’audiovisuel public menée par la ministre de la Culture, Rachida Dati.
Des applaudissements retentissent dans la salle. « Il ne faut pas applaudir normalement »dit le journaliste. « Il faut respecter les règles, n’applaudissez pas »continue Bellamy. « Je veux parler à tous les journalistes de ce pays : est-ce normal qu’en pleine campagne, on ait une telle confusion des rôles, que l’exécutif passe son temps à saturer l’espace médiatique ? Il n’y a pas un seul pays européen où cela se passe ainsi ! Le régulateur italien a interdit un débat entre Giorgia Meloni et le leader de l’opposition socialiste au motif que, lors des élections européennes, il existe une pluralité de listes et de candidats.»
Après l’annonce de l’apparition d’Emmanuel Macron sur TF1 et France 2, jeudi prochain, les Républicains ont saisi l’Arcom, le convoquant « rétablir l’égalité de traitement » entre tous les candidats.