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Le Costa Rica est en guerre contre des larves de mouches carnivores

Le Costa Rica est en guerre contre des larves de mouches carnivores

INVASION – C’est une véritable épidémie. Le 7 février, le Costa Rica a même déclaré l’état d’urgence dans tout le pays à cause d’eux. Nous parlons ici de larves de mouches. Plus précisément, les larves de mouches du boucher du Nouveau Monde (Cochliomyia hominivorax). Il s’agit d’une espèce de mouche à viande originaire des Amériques.

Depuis plusieurs siècles, elle fait des ravages sur le continent américain, et elle ne semble pas près de s’arrêter. Sa méthode est simple : la mouche pond ses œufs dans les blessures de n’importe quelle espèce de mammifère (voire même d’oiseau). Ensuite, les larves s’enfouissent profondément dans la chair, provoquant des infections particulièrement douloureuses, des pertes de morceaux de chair ou, dans le pire des cas, la mort.

Des cheptels entiers sont décimés par ces insectes et, en mars dernier, le premier cas d’infection humaine au Costa Rica a été signalé par le ministère de la Santé et le SENASA, qui a été traité. Pour y faire face, le Costa Rica souhaite donc mettre en place les moyens, alors que le nombre de ces mouches et les infections qu’elles provoquent ne cessent d’augmenter.

Un véritable fléau

Aujourd’hui, la mouche du boucher du Nouveau Monde est principalement présente dans les pays du nord de l’Amérique du Sud, du nord du Chili et du nord de l’Argentine. Cependant, des cas importés ont été observés au Mexique, aux États-Unis et même au Royaume-Uni. Ce qui rend cette espèce si dangereuse, c’est qu’elle pond ses œufs (entre 100 et 350) non pas dans des charognes mais dans des animaux vivants.

Une fois déposés sur une plaie, les œufs éclosent en moins de 24 heures et c’est le début des problèmes. L’infestation se propage rapidement, d’autant que l’odeur de chair infectée attire d’autres mouches femelles qui cherchent un endroit pour déposer leur progéniture. Une semaine après l’éclosion, les larves ont plus que doublé de taille, passant de 7 millimètres à près de 1,5 centimètre. Ils tombent ensuite au sol, se nymphosent et entre 7 et 60 jours plus tard, ils émergeront du sol sous forme de mouches prêtes à répéter ce cycle macabre.

Stériliser pour éradiquer

Certaines méthodes pour lutter contre cette prolifération se sont déjà révélées efficaces. Une campagne d’éradication de plusieurs décennies menée par le Département de l’Agriculture des États-Unis (USDA) a contribué à la première éradication réussie en Amérique du Nord dans les années 1960.

La méthode utilisée est appelée technique de l’insecte stérile (SIT). Il s’agit de stériliser des millions de mouches mâles, qui sont ensuite relâchées dans les populations existantes. Comme les femelles ne s’accouplent qu’une seule fois au cours de leur (courte) vie, cela empêche la création d’œufs viables.

C’est la même technique utilisée récemment à Los Angeles pour lutter contre une infestation de mouches des fruits. Plus généralement, cette méthode a été largement utilisée pour de nombreuses invasions de mouches partout dans le monde. Leurs créateurs, les scientifiques Raymond Bushland et Edward Knipling, ont même reçu le Prix mondial de l’alimentation en 1992 pour cette raison. En espérant qu’une fois de plus, cela résoudra la situation.

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