Le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté vendredi 18 octobre 2024 une résolution imposant un embargo mondial sur les armes et équipements militaires destinés à Haïti, où le contrôle est exercé par des bandes armées.
A l’unanimité des 15 membres, le Conseil a adopté la résolution 2752 (2024) qui impose «à tous les États membres (des Nations Unies) de prendre les mesures nécessaires pour empêcher la fourniture, la vente ou le transfert direct ou indirect à Haïti, depuis ou via leurs territoires ou par leurs ressortissants (…) de tous types d’armements, y compris armes, munitions, véhicules et équipements militaires et paramilitaires« .
Le texte, rédigé par l’Équateur et les États-Unis, renouvelle également pour un an le mandat d’un comité d’experts qui surveille depuis deux ans les sanctions prises contre Haïti.
En octobre 2022, le Conseil de sécurité avait mis en place un régime de sanctions (interdiction de voyager, gel des avoirs, embargo ciblé sur les armes), mais qui ne visait alors qu’un seul chef de gang, Jimmy Chérizier, dit « Barbecue ».
La liste compte désormais sept patrons de ces redoutables bandes armées, dont deux ajoutés en septembre.
Ces gangs puissants contrôlent 80 % de la capitale Port-au-Prince et des grands axes routiers du pays et ravagent le pays.
En octobre 2023, le Conseil a imposé un embargo général sur les armes légères et les munitions.
Mais en avril, les experts mandatés ont jugé l’impact des sanctions « extrêmement limité« et l’application de l’embargo »,pauvre« .
Début octobre, une attaque par un gang, un « une brutalité indescriptible » Selon le gouvernement haïtien, la contre-attaque de la localité de Pont-Sondé a fait au moins 109 morts et plus d’une quarantaine de blessés.
Une force multinationale dirigée par le Kenya, en soutien à la sécurité en Haïti, a commencé cet été à se déployer dans ce pays des Caraïbes ravagé par la violence armée et confronté depuis des années à une grave crise humanitaire, économique et politique.
Six cents policiers supplémentaires promis par Nairobi doivent être déployés en novembre alors qu’au moins 3 661 personnes sont mortes depuis janvier, selon un rapport du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme datant de fin septembre.
« La situation est toujours désastreuse et les États-Unis restent profondément préoccupés par les crises sécuritaire et humanitaire.« , leur ambassadrice adjointe, Dorothy Shea, a exprimé son émotion devant le Conseil de sécurité.