C’est la fin d’une première bataille que la mairie de Paris a engagée contre les véhicules les plus lourds. Ou plutôt une nouvelle étape dans la volonté de l’exécutif de la capitale de réduire l’usage de la voiture sur son territoire. Ce mardi 21 mai, le Conseil de Paris a voté le triplement du tarif de stationnement pour les véhicules les plus lourds. Le processus démocratique a débuté le 4 février par un vote. Les 5,68% de Parisiens venus alors ont voté majoritairement en faveur de la question : « Pour ou contre la création d’un tarif spécifique pour le stationnement des voitures individuelles lourdes, encombrantes et polluantes ?
Dans le détail, le propriétaire d’une voiture thermique ou hybride de 1,6 tonne, ou d’une voiture électrique de 2 tonnes souhaitant stationner six heures d’affilée dans les arrondissements centraux de Paris (du 1er au 11) devra, à compter du 1er octobre. , payez 225 euros, contre 75 euros actuellement. Dans les autres quartiers, le prix sera moins élevé mais restera prohibitif. La première heure, les voitures concernées devront débourser entre 12 et 18 euros. « Ce vote est une étape mais pas la fin du grand débat que nous devons avoir sur les véhicules trop lourds, trop encombrants, donc nocifs pour la sécurité et l’environnement. Des collectivités, comme Paris ou Lyon, s’en emparent avec le seul levier dont elles disposent, le prix du stationnement. expliquer à Libérer David Belliard après le vote au Conseil de Paris.
Si les campagnes de communication de la capitale pointaient spécifiquement vers les SUV (« sport utility véhicules »), le système cible en réalité le poids des voitures individuelles, qu’il s’agisse de berlines ou de SUV – le terme n’apparaissant même pas dans l’exposé des motifs du projet de délibération voté à ce sujet. Mardi. Par exemple, les Renault Captur ou Peugeot 2008, classés SUV par les constructeurs, ne seront pas concernés, en raison de leur poids inférieur à 1,6 tonne.
Polémique sur le stationnement résidentiel
La question des véhicules hybrides, bien moins polluants en ville qu’une voiture thermique lorsqu’ils sont suffisamment chargés et fonctionnent sur batterie, n’a pas changé : s’ils pèsent plus de 1,6 tonne, ils paieront le tarif majoré. Toutefois, le poids de leur batterie les pénalise. Concrètement, une Peugeot 3008 Puretech de 180 chevaux et 1 429 kg fonctionnant à l’essence paiera 6 euros de l’heure dans les quartiers centraux quand le même modèle, de même puissance, en version hybride paiera 18 euros de l’heure alors qu’il peut voyager plus plus de 50 km à l’électricité. Mais plus largement, la mairie de Paris souhaite poser la question de la place de l’automobile dans la vie quotidienne. « La voiture touche une grande majorité de nos concitoyens car 80 % des gens en ont besoin au quotidien.estime David Belliard. Cela génère également des tensions politiques très fortes. Et cette fracture tend à éloigner des autres les populations des centres urbains, qui peuvent s’en passer. C’est désormais au gouvernement et à l’Europe de s’emparer de ce sujet.»
La semaine dernière, une polémique a éclaté à propos du stationnement résidentiel. Il s’agissait alors de faire payer le stationnement résidentiel aux Parisiens possédant un véhicule lourd, électrique ou hybride, alors même qu’ils en sont actuellement exonérés. Une disposition qui ne figurait pas dans le projet de mairie soumis au vote début février, qui a ensuite été ajoutée par la ville. Mais vendredi, l’exécutif est revenu sur cette mesure qui n’aurait concerné que 1.150 personnes, arguant que« une incompréhension » : « La mairie de Paris, profondément attachée au sens du vote exprimé par les Parisiens, a entendu la bonne foi de ces propriétaires de véhicules et annonce le maintien du stationnement résidentiel gratuit. » En janvier, la Cour des comptes européenne rappelait : « L’amélioration continue des technologies des moteurs et l’introduction de groupes motopropulseurs hybrides ont rendu les moteurs plus efficaces, mais l’augmentation de la masse des véhicules associée à des moteurs plus puissants neutralise l’effet du progrès technologique. »