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Le Conseil constitutionnel censure le délit « d’outrage en ligne » créé par la loi pour sécuriser l’espace numérique

Ce nouveau délit prévoyait de sanctionner tout contenu qui « porte atteinte à la dignité d’une personne ou présente à son égard un caractère injurieux, dégradant ou humiliant ».

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Le 17 mai 2024, le Conseil constitutionnel a censuré le délit de"indignation en ligne" créé par la loi pour sécuriser l'espace numérique (photo d'illustration).  (ROMAIN LONGIERAS / HANS LUCAS / AFP)

Une attaque disproportionnée. Le Conseil constitutionnel a censuré en substance, vendredi 17 mai, l’une des mesures les plus controversées du projet de loi pour sécuriser internet (SREN), celle créant un délit d’outrage en ligne pouvant être puni d’une amende forfaitaire.

Le texte définitivement adopté le 10 avril prévoyait la création d’un délit d’outrage en ligne, afin de sanctionner tout contenu qui « porte atteinte à la dignité d’une personne ou présente à son égard un caractère insultant, dégradant ou humiliant » Ou « crée à son égard une situation intimidante, hostile ou offensante » dans l’espace numérique. Mais le Conseil constitutionnel a estimé que ce délit comportait une « atteinte à l’exercice de la liberté d’expression et de communication qui n’est pas nécessaire, appropriée et proportionnée ».

Pour justifier sa décision, le Conseil constitutionnel rappelle notamment que « la législation prévoit déjà plusieurs infractions pénales permettant de sanctionner des actes susceptibles de constituer de tels abus ». En outre, le libellé de l’article dépendrait de la qualification de l’infraction « l’appréciation des éléments subjectifs relatifs à la perception de la victime » – et il le fait « peser une incertitude » sur la nature juridique ou non des comportements visés, justifient les Sages.

Le Conseil constitutionnel, contacté par plus de 120 députés du Rassemblement national et de La France insoumise, a également censuré quatre articles jugés non conformes. « cavaliers législatifs », c’est-à-dire sans rapport direct ou indirect avec le texte initial. Parmi ceux-ci, l’article prévoyant que l’État se fixe pour objectif de « 100 % des Français peuvent avoir accès à une identité numérique gratuite » d’ici le 1er janvier 2027.

Cammile Bussière

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