Le confinement des enfants, une triste passion française

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Le 4 mai, la Cour européenne des droits de l’homme a prononcé une 11 e condamnation contre la France pour avoir infligé « Traitements inhumains et dégradants » à des enfants, dont deux bébés âgés de 7 et 8 mois placés illégalement dans un centre de rétention administrative pendant près de dix jours.
Depuis 2012, la France a enfermé plus de 35 000 jeunes enfants « au mépris des droits et de l’intérêt supérieur de l’enfant », souligne le Défenseur des droits.
Aujourd’hui, le rapport 2022 du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) insiste également sur les violations des droits de l’enfant, pour lesquelles la seule réponse de l’État semble être coercitive : « Enfants malades, délinquants, dérogeant aux règles ou venant seuls de pays très lointains. Souvent ballottés par le placement dans des foyers – peu ou mal contrôlés –, y trouvant la violence qu’ils connaissent déjà trop bien, ils sont mal protégés quand il leur faut, pour eux, redoubler d’efforts, d’idées, de lieux adaptés. Hélas, il n’en est rien. » déplore le CGLPL, Dominique Simonnot, dont les équipes ont vérifié, lors de leurs visites, les droits des mineurs en détention, en détention (où ils ne sont pas légalement autorisés à être), en hôpital psychiatrique, ainsi qu’en centre éducatif fermé (CEF).
En effet, dans plusieurs CEF visités l’année dernière, les contrôleurs ont constaté « un manque de personnel formé, l’épuisement des équipes éducatives… ne leur permettant pas d’apporter l’assistance nécessaire et de prévenir les actes de violence, d’extorsion, de consommation de drogue ».
Des services éducatifs en manque de ressources
Certains de ces lieux ont également dû fermer en urgence en raison d’actes graves. « Avant de créer d’autres CEF, peut-être serait-il préférable de réfléchir à leur fonctionnement ? » interpelle le CGLPL. Pour Jacqueline Francisco, éducatrice et membre du SNPES-FSU de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), tout est pensé : « Les CEF ne répondent pas aux besoins éducatifs et de protection des enfants au bord de la délinquance, assure le professionnel. Depuis vingt ans, ces centres absorbent une part énorme du budget de la PJJ au détriment des services éducatifs. L’ère Macron aura vu naître vingt ! »
Face à cette tendance qu’il désapprouve, le CGLPL ne peut qu’insister pour « le besoin de scolarisation de tous les enfants captifs ». Il reste des enfants et adolescents souffrant de troubles mentaux, qui, faute de place en pédopsychiatrie ou en milieu ouvert, se retrouvent enfermés dans des hôpitaux psychiatriques.
« Il arrive que le CGLPL découvre des enfants mélangés à des adultes, avec tous les dangers qui peuvent en découler. D’autres placés à l’isolement ou sous contention, c’est-à-dire attachés par des sangles à un lit ou à une chaise, parfois sans possibilité d’appeler les secours. Quant aux autistes, faute d’institutions spécialisées, il est fréquent d’en rencontrer, confinés, depuis des années, en psychiatrie, où ils n’ont rien à faire.», dénonce Dominique Simonnot.
Que ce soit en prison, en détention administrative, en hôpital psychiatrique ou en centre éducatif fermé, il semble que le confinement soit devenu la réponse universelle et systématique au manque délibéré de moyens humains pour prévenir des situations qui en font le « dernier recours ». . Un choix politique.
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