le conducteur condamné à quatre ans de prison
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le conducteur condamné à quatre ans de prison

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Dans la salle des marches perdues du palais de justice du Havre, la famille de Tatiana quitte la salle d’audience « très en colère ». C’est peu avant 20 heures que le jugement est tombé ce lundi 28 octobre 2024: le conducteur de la voiture dans laquelle la jeune fille de 17 ans a perdu la vie dans un accident à Manéglise a été condamné à quatre ans de prison le passager avant du véhicule a été libéré.

« Quatre ans, ce n’est pas suffisant », réagit Lucie Lemaistre, la mère de Tatiana, « choquée par le comportement » des deux prévenus. « Il ne réalise pas ce qu’il a fait. Il a présenté des excuses mais elles n’étaient pas sincères. »

Tatiana est décédée des suites de ses blessures

« Nous sommes là pour ma fille même si cela ne me la rendra pas », a témoigné avant l’audience la mère, les yeux embués et rouges de tristesse. Sa vie a pris fin le 2 septembre 2024 lorsque sa fille a rendu son dernier souffle au CHU de Rouen après l’accident survenu le 30 aoûtenfin, vers 15 heures, sur la D489, entre Montivilliers et Épouville.

Malgré l’immense douleur, elle a tenu à être présente et à témoigner à la barre lors du procès des deux hommes. A ses côtés, ses fils, son mari, mais aussi les oncles et tantes de Tatiana, qui exigent que « justice soit faite » et que « l’exemple soit montré ».

Le chauffeur sort Tatiana de la voiture

Il est 17h30 lorsque les deux prévenus entrent dans la salle d’audience. L’un, Pierre*, 25 ans, paraît détenu au box, l’autre, Youssouf*, 19 ans, placé sous contrôle judiciaire après les faits, comparaît libre devant le tribunal.

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Le premier, qui compte déjà dix condamnations à son casier judiciaire, est jugé pour homicide involontairepour conduite sans permis et pour non-assistance à personne en danger le second pour non-assistance à personne en danger.

« C’est un témoin qui appelle à l’aide », indique le président du tribunal Fabrice Lecras. Puis un deuxième automobiliste s’arrête sur les lieux du drame. « Vous êtes dans un état compliqué, disent ces deux témoins », ajoute le président.

Rapidement, les deux témoins virent une fille allongée sous une couverture dans le dos du véhicule. Pendant qu’ils préviennent les pompiers, Pierre fait sortir Tatiana de la voiture. «Je voulais la mettre dans une position latérale de sécurité», a-t-il déclaré au tribunal, précisant qu’elle était sa petite amie, ce que nie la famille. «C’était juste une connaissance. Il lui a fait peur», assure Lucie Lemaistre. « Ils l’ont sortie de la voiture, ils l’ont tuée. »

Occupé à « fouiller la voiture »

Mais selon des témoins, le conducteur et le passager étaient occupés à « fouiller la voiture ». «Je cherchais mon téléphone pour appeler les secours», répond Pierre. Bidons de protoxyde d’azote trouvés dans le véhicule. « Avez-vous consommé du protoxyde d’azote ? » », interroge le président. «Non», répond laconiquement l’accusé. « Pourquoi ne t’es-tu pas occupé de la fille en premier ? », demande le magistrat. «J’ai bougé la tête. »

« Ces deux hommes n’ont aucun sens des responsabilités. Ils n’ont pas porté assistance à Tatiana mais ils l’ont sortie du véhicule, ce qu’ils n’auraient pas dû faire », souligne Me Yon, l’avocat de la famille, déçu de « n’avoir pas obtenu de réponses à ses questions ». « Mauvaise foi, mensonges, manque total d’empathie », voilà ce qu’elle retient du public.

« C’est un délinquant routier »

« C’est un délinquant routier, un récidiviste.Aujourd’hui, il devra tirer toutes les conséquences de ses choix», tonne Hortense Lemesle, procureure de la République, dans son réquisitoire. Et de demander une peine de trois ans de prison à l’encontre du conducteur avec maintien en détention et annulation de son permis de conduire. Pour le passager, dont le casier judiciaire est vierge, il faudra 12 mois de prison avec sursis simple.

L’avocat des deux prévenus n’est pas d’accord : « Si rien ne peut excuser la faute d’avoir pris le volant sans y être autorisé », le délit de non-assistance à personne en danger « n’est pas caractérisé ». Pour cela, « la personne doit être personnellement capable d’agir en appelant à l’aide ou en prodiguant des soins », fait valoir M. Lemallais, qui demande l’acquittement pour cette infraction. Or, « l’un est inconscient et l’autre présente une blessure importante à la tête ».

Libéré pour non-assistance, condamnation pour homicide involontaire

Un argument retenu par le tribunal qui a acquitté les deux hommes du délit de non-assistance à personne en danger, mais a condamné le conducteur à quatre ans de prison avec maintien en détention pour homicide aggravé.

De plus, son permis de conduire a été annulé et il lui est interdit de repasser les examens avant l’expiration d’un délai de cinq ans.

*Les prénoms des deux prévenus ont été modifiés.

Cette sentence est susceptible d’appel. Tous les justiciables restent présumés innocents jusqu’à épuisement de toutes les voies d’appel.

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