Le collectif Rouge Direct accuse Mohamed Camara et Mostafa Mohamed d’homophobie et enflamme la LFP
Invité de Charles Matin sur RMC ce mardi, Julien Pontes, porte-parole du collectif Rouge Direct, qui lutte contre l’homophobie, a dénoncé dimanche le geste du Monégasque Mohamed Camara qui a caché les patchs pour lutter contre l’homophobie. Il attaque également la LFP pour sa faiblesse à réagir.
L’opération de lutte contre l’homophobie organisée dimanche lors de la 34e journée de Ligue 1 a encore connu son lot de dérapages. Alors que le Nantais Mostafa Mohamed refusait de jouer, le Monégasque Mohamed Camara recouvrait de scotch les deux écussons apposés sur son maillot appelant à la lutte contre l’homophobie.
« Le geste de Mohamed Camara est encore plus violent et choquant »
« Oui, on peut parler d’homophobie sans problème », affirme Julien Pontes, porte-parole du collectif Rouge Direct, ce mardi dans Charles Matin sur RMC. « Pour des raisons personnelles, ils refusent de s’associer à une simple opération de solidarité avec la communauté LGBT. Nous savons que le niveau d’homophobie est à un niveau alarmant dans le football. Le geste de Mohamed Camara est d’autant plus violent et choquant qu’il se présente sur le terrain. terrain avec une tonne de sangles pour faire comprendre que le message de lutte n’est pas le sien.
« Cela signifie oui à l’homophobie. »
« Prendre autant de soin à cacher un message aussi fondamental que ‘non à l’homophobie’ est un vrai problème », ajoute-t-il.
Julien Pontes attaque également la faiblesse de la Ligue de football professionnel (LFP), très discrète sur le sujet même si la commission de discipline s’est finalement saisie du geste de Camara lundi soir. « Nous avons besoin de sanctions. Nous sommes dévastés par le silence assourdissant de la Ligue de Football Professionnel. Ils ne communiquent pas et nous lisons dans la presse qu’ils n’envisagent pas de sanctions contre le joueur et Monaco et nous apprenons enfin que la commission de discipline se saisit de l’affaire. Dossier Camara. On ne comprend plus rien.»
« Nous doutons du sérieux et de la sincérité de cette opération »
« Pourquoi n’ont-ils pas une expression claire disant : ‘tous ceux qui ne respecteront pas l’opération seront convoqués devant la commission de discipline’ ? Les clubs qui laissent entrer sur le terrain un joueur avec des signes visibles de refus de ce message doivent également s’expliquer. à la commission de discipline. »
Julien Pontes affirme « douter du sérieux et de la sincérité de cette opération alors qu’ils ne sont pas capables de sanctionner un message qui n’est pas respecté ». Il invite la LFP à « faire pression sur les clubs pour qu’ils incluent la promotion de la diversité dans leur règlement intérieur ».
Il déplore également l’absence de Mostafa Mohamed, absent de cette journée de lutte comme la saison dernière. « De toute évidence, l’amende reçue l’année dernière n’était pas suffisante pour eux et n’a pas sensibilisé les gens. Nous demandons qu’ils soient convoqués devant la commission de discipline. Il faut monter d’un cran. Nantes est l’employeur de Mostafa Mohamed et doit se pencher sur le droit du travail pour voir ce qui peut être fait. Cela pourrait être considéré comme une grave erreur. Imaginez qu’il refuse de participer à une opération « non au racisme, non à l’antisémitisme ». qui sont considérés de la même manière par la loi, vous imaginez l’excitation ? »
Le consultant Jimmy Briand qui invitait à « respecter les convictions » des joueurs est également dans le viseur. « Lui aussi doit expliquer ces propos. Mais aussi Mohamed Camara pour savoir s’il s’agit de motif religieux, on peut le penser. Entre religions et homosexualité, les relations ne sont pas simples.»
Le porte-parole du collectif qui dénonce l’homophobie constate également une multiplication des actes d’opposition lors des opérations de sensibilisation. « C’est un phénomène qui a tendance à s’amplifier, à se durcir. Ouissem Belgacem (ancien footballeur qui a fait son coming-out et écrit un livre sur le sujet) nous a expliqué qu’il n’y avait plus une seule intervention en milieu scolaire ou dans un centre de formation qui se passe bien. On nous parle d’interventions qui n’aboutissent pas en raison de propos homophobes et d’agressions de plus en plus violentes.