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Le colistier de Trump, JD Vance, farouche opposant à l’aide à l’Ukraine – 16/07/2024 à 22:58

Le sénateur de l'Ohio et colistier de Donald Trump, JD Vance, à Milwaukee, Wisconsin, le 15 juillet 2024 (AFP / Brendan SMIALOWSKI)

Le sénateur de l’Ohio et colistier de Donald Trump, JD Vance, à Milwaukee, Wisconsin, le 15 juillet 2024 (AFP / Brendan SMIALOWSKI)

A Kiev, cela a dû provoquer quelques sueurs froides : en désignant le sénateur JD Vance comme vice-président s’il est élu en novembre, Donald Trump a choisi un fervent isolationniste, farouchement opposé à l’aide à l’Ukraine.

« Pour être honnête, je me fiche de ce qui arrivera à l’Ukraine d’une manière ou d’une autre », a déclaré le conservateur américain de 39 ans dans un podcast en avril dernier.

« Je pense que c’est ridicule que nous nous concentrions sur cette frontière en Ukraine », a-t-il ajouté, alors que de nombreux républicains ont appelé à ce que davantage de ressources soient allouées à la lutte contre l’immigration illégale à la frontière mexicaine.

Ancien militaire et auteur à succès, cet élu de l’Ohio au franc-parler redoutable n’a cessé de défendre au Congrès américain les causes chères à l’ancien président républicain, comme la lutte contre l’immigration ou le protectionnisme économique sous le credo de « l’Amérique d’abord ».

Il s’est notamment illustré comme l’un des plus farouches opposants à une nouvelle aide militaire de 60 milliards de dollars pour l’Ukraine.

Bien qu’elle ait été finalement adoptée au printemps, elle est restée bloquée au Congrès américain pendant des mois en raison de l’opposition d’élus « trumpistes » dont JD Vance, soutenu en coulisses par Donald Trump.

Ils ont affirmé qu’ils refusaient de continuer à signer des « chèques en blanc » à l’Ukraine pour une guerre sans fin.

– « Pas peur » –

Une éventuelle victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle du 5 novembre suscite l’inquiétude à Bruxelles et dans de nombreuses capitales européennes.

Cela jetterait de grandes incertitudes sur la durabilité du soutien financier et militaire américain à l’Ukraine face à l’invasion russe lancée en février 2022.

S’il reste vague sur ce qu’il ferait, le candidat républicain a néanmoins laissé entendre qu’il mettrait fin au conflit très rapidement s’il revenait à la Maison Blanche.

Pour Kiev, cela représente le risque d’être contraint de négocier avec Moscou dans une position désavantageuse.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré qu’il ne craignait pas une nouvelle présidence Trump.

« Je pense que si Donald Trump devient président, nous travaillerons ensemble. Je n’ai pas peur », a-t-il déclaré lundi. Zelensky a pu rencontrer des élus républicains en marge du sommet de l’Otan à Washington la semaine dernière.

L’ombre de Donald Trump, qui a par le passé qualifié l’Alliance atlantique d’organisation « obsolète », planait sur le sommet des 75 ans d’histoire de l’alliance militaire occidentale.

Interrogé mardi sur les conséquences d’une présidence Trump pour l’Ukraine, le porte-parole de la diplomatie américaine, Matthew Miller, a esquivé la question.

Mais, a-t-il ajouté, « ce que nous voyons en ce qui concerne l’Ukraine, c’est que le peuple américain soutient fermement le soutien continu » à ce pays.

Fin juin, quelques jours avant le sommet de l’Otan, le sénateur JD Vance attaquait sur Fox News la dépendance des Européens à « l’État-providence américain », un thème cher à Donald Trump.

En février, lors de la conférence de Munich sur la sécurité, il s’est lancé dans une tirade contre les Européens qu’il jugeait trop timides. « On ne gagne pas les guerres avec le PIB, l’euro ou le dollar. On gagne les guerres avec les armes, et l’Occident n’en fabrique pas assez », a-t-il déclaré.

Il a déclaré que le président russe Vladimir Poutine ne représente pas « une menace existentielle pour l’Europe et, dans la mesure où il le fait, cela suggérerait que l’Europe doit jouer un rôle plus agressif dans sa propre sécurité ».

C’est aussi une manière d’envoyer un message clair : l’Europe n’est plus la priorité.

Les Etats-Unis doivent « se concentrer davantage sur l’Asie de l’Est », autrement dit sur la Chine, a assuré le sénateur, pour qui « c’est l’avenir de la politique étrangère américaine pour les 40 prochaines années, et l’Europe doit en prendre conscience ».

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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