Le Club de Soccer de Saint-Léonard veut sauver son dôme

Des membres du Club de soccer Saint-Léonard, dans l’est de Montréal, contestent la décision de l’arrondissement de ne plus ériger le dôme qui recouvre le terrain de soccer et de football du Stade Hébert en hiver.

Plus d’une centaine de jeunes joueurs, parents, entraîneurs et bénévoles ont exprimé leur mécontentement lors de la séance du conseil d’arrondissement, mardi soir.

L’arrondissement de Saint-Léonard a pris la décision de ne plus assembler la structure pour des raisons budgétaires.

Les coûts annuels de montage, de démontage et de stockage seraient passés de 290 000 $ à 464 000 $ depuis la pandémie, en plus des coûts de fonctionnement et de chauffage estimés à plus de 150 000 $ par an.

Le maire de l’arrondissement, Michel Bissonnette, du parti Ensemble Montréal, a affirmé avoir demandé l’aide de la Ville de Montréal, sans succès.

Nous demandons à la Ville de Montréal un montant supplémentaire, mais nous ne l’obtenons pas, a-t-il répondu aux citoyens. Si vous voulez venir au conseil municipal, venez. Si vous avez des porte-parole qui peuvent faire bouger les choses, faites-le. C’est important, la jeunesse.

Nous n’avons aucun problème à tenter de trouver des solutions avec vous, a ajouté Bissonnette. Peut-être aurions-nous dû le faire avant.

Sam Macri, trésorier de l’Association de soccer de Saint-Léonard, déplore la décision de l’arrondissement et surtout le court préavis obtenu. Le club aurait appris il y a seulement un mois que le dôme ne serait pas érigé cet hiver.

Ce que je trouve dommage, c’est qu’il n’y a pas de communication entre le fédéral, le provincial, l’arrondissement et le centre-ville, déplore-t-il. Tout le monde lance le ballon. Je le trouve plat. Nous organisons des activités dans le dôme, c’est à eux de trouver les financements. Ce n’est pas à moi d’aller pleurer et demander là-bas. C’est ce que je trouve ennuyeux.

Nous comprenons le budget et les problèmes financiers, mais ce que nous demandons, c’est qu’ils nous donnent au moins 12 mois pour trouver une solution, ajoute M. Macri. Laissez-les construire le dôme cet hiver et nous trouverons ensuite des solutions. Nous sommes prêts à augmenter nos frais d’inscription ou à demander une subvention fédérale. Si ça ne marche pas, ce n’est pas grave, on peut l’expliquer à nos membres.

Le directeur de l’arrondissement, Steve Beaudoin, a déclaré que la décision était très difficile à prendre, mais qu’il estimait que c’était la seule option, d’autant plus que le dôme atteignait la fin de sa durée de vie utile et que la toile allait bientôt être remplacée.

L’arrondissement a même travaillé sur un projet d’infrastructure fixe, mais a dû reculer car les coûts étaient trop élevés pour son budget. Saint-Léonard n’est pas assez fort, selon lui.

L’assemblage du dôme cet hiver créerait un manque à gagner d’environ 475 000 $.

Existe-t-il une solution à court terme ? Je n’en vois pas, a déclaré Beaudoin devant les citoyens. La décision de fermer le dôme a été extrêmement difficile. Nous pensions pouvoir y aller avec un projet permanent. Nous avons dû avoir l’aide de la Ville, elle nous a proposé cinq millions de dollars, mais les projets évoqués coûtent trop cher.

À très court terme, nous devons travailler avec nous tous, dans l’arrondissement et avec le centre-ville, pour relocaliser le plus rapidement possible les jeunes qui veulent jouer dans les trois autres complexes de soccer intérieur qui existent.ajoute Steve Beaudoin.

Il existe trois centres de soccer intérieur dans l’est de la ville : le Stade de soccer de Montréal, sur l’avenue Papineau, le complexe Marie-Victorin et le complexe du Collège Saint-Jean-Vianney.

Les plages horaires des trois centres sont toutefois saturées, selon les représentants du club saint-léonard. L’organisme estime qu’il lui faut au moins 35 heures de terrain par semaine pour faire jouer ses 700 jeunes durant l’hiver.

Une catastrophe pour le club

Malek Meslem est le directeur technique responsable des équipes féminines de Soccer Saint-Léonard. Devant le maire et les conseillers de l’arrondissement, il a même enlevé et brandi une chaussure, se disant prêt à la vendre pour trouver de l’argent pour son sport.

L’image était forte, mais l’érection du dôme dépend de la pérennité du club, selon lui. L’association vient d’obtenir la certification provinciale et la perte de son terrain synthétique en hiver la menacerait.

On a travaillé dur pour obtenir une reconnaissance et on commençait à parler d’une reconnaissance nationale, mais il y a un séisme, image Meslem. Tout cela va nuire à la dynamique que nous avons depuis quelques années. Tant que nous n’aurons pas le dôme, nous aurons des ennuis.

Cette décision a pris le club par surprise, poursuit Meslem. Je ne pense pas que ce soit une décision à prendre. Les élus doivent se pencher sur les conséquences de cette décision que je qualifie de malheureuse et de perdante. C’est un problème financier, mais le problème financier est mondial. Dépenser de l’argent pour des jeunes qui veulent être occupés pendant la semaine est une situation gagnant-gagnant. C’est une victoire pour l’arrondissement, pour les enfants et la nouvelle génération.

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Déjà, l’Association de Soccer de Saint-Léonard estime que 10 % de ses joueurs ont déjà quitté le club pour rejoindre d’autres voisins. Difficile de leur en vouloir alors que le club n’est toujours pas en mesure d’ouvrir ses inscriptions pour la session d’hiver.

Les dirigeants du club ont demandé et obtiendront une rencontre avec le directeur général de Saint-Léonard.

Déjà, lors du conseil d’arrondissement, ils ont évoqué d’autres avenues de solutions financières, comme la recherche de commanditaires pour tenter de combler le manque à gagner ou encore l’augmentation des taxes municipales.

Toutefois, le trou à combler semble trop grand, selon l’arrondissement.

Pour autant, le groupe ne compte pas arrêter ses efforts. Ses représentants prévoient se rendre au conseil municipal de la Ville de Montréal le 18 septembre.

Mardi soir, nous voulions montrer que le football est important pour nous et je pense que nous avons gagné, car nous avons montré à la City que nous étions là, dit Sam Macri. On ne va pas s’arrêter, on va voir le centre ville pour chercher de l’argent.

À Saint-Léonard et en Anjou, il y a de nombreux immigrants et de nombreux citoyens défavorisés qui n’ont pas les moyens de payer le hockey pour leur enfant. Pour 200 $, les enfants peuvent jouer au soccer tout l’hiver. Malheureusement, c’est une question d’argent, conclut Sam Macri.