le climat sacrifié au pouvoir d’achat automobile ?
Victoire : samedi 26 octobre 2024, l’Assemblée nationale a abrogé l’article 8 du projet de loi de finances 2025 relatif au durcissement du malus écologique.
L’Assemblée nationale ralentit la réforme des sanctions pour protéger les automobilistes
Comme indiqué PCLSamedi 26 octobre 2024, l’Assemblée nationale a rejeté en première lecture le durcissement du malus écologique proposé dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025 : 128 députés ont voté contre, 90 pour. Cette réforme prévoyait de réduire le seuil de déclenchement de la taxe de 118 à 113 grammes de CO₂ par kilomètre, avant d’atteindre 99 g/km d’ici 2027. Un durcissement qui aurait touché environ 80 % du parc automobile en trois ans, selon les estimations. de Mobiliensla fédération des métiers de l’automobile. Le texte initial prévoyait également d’augmenter le montant maximum du malus écologique (CO2 + poids) de 10 000 euros, le faisant ainsi passer de 60 000 en 2024 à 70 000 euros en 2025, puis 80 000 en 2026, et enfin, 90 000 euros en 2027.
Pour les opposants, le rejet de cette mesure est une question de justice sociale et de défense du pouvoir d’achat. Corentin Le Fur (Droite républicaine) a en effet dénoncé un « durcissement très soudain » destiné aux ménages pour lesquels « la voiture est une nécessité, pas un choix ». De même pour Charles de Courson (LIOT), rapporteur général de la commission des finances, et Eddy Casterman (Rassemblement national), qui ont tous deux critiqué le caractère excessif du nouveau barème de malus écologique souhaité par le gouvernement, Eddy Casterman va jusqu’à décrire la nouvelle échelle comme une mesure de « écologie punitive « .
Les députés favorables regrettent une mesure pour la transition énergétique
De l’autre côté de l’échiquier politique, les défenseurs de la réforme regrettent cette décision, la considérant comme un retour en arrière face aux enjeux environnementaux. Eva Sas (écologiste) a rappelé que les recettes du malus écologique, si elles étaient réorientées, pourraient « financer la transition écologique et accompagner les ménages, notamment en milieu rural, dans l’acquisition de véhicules propres « . Une vision qui vise à encourager le verdissement du parc automobile et à inciter les consommateurs à adopter des modèles plus économes en carbone.
Pour les écologistes et une partie de la majorité présidentielle, abandonner cette réforme signifie se retirer des impératifs climatiques. Pour Eric Coquerel (LFI), président de la commission des finances, l’État doit « responsabiliser les constructeurs automobiles et réduire les émissions de CO₂ » au nom du « urgence climatique » (PCL).
Rien n’est encore acquis
Malgré le rejet de l’Assemblée, le gouvernement pourrait encore adopter le durcissement de la peine en utilisant l’article 49.3 de la Constitution. En effet, en utilisant le 49.3, le gouvernement pourrait faire adopter en force son projet de loi de finances, projet qui détermine le budget 2025.
Cette manœuvre, bien que légalement autorisée, risquerait cependant de cristalliser davantage les tensions au sein de l’Assemblée, mais aussi de provoquer une motion de censure. Reste à savoir si cela passera ou non.