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Qu’est-ce que Pessah, la Pâque juive qui débute lundi ?

Commémoration de la libération du peuple juif de l’esclavage

La Pâque (ou Pâque) commémore la libération du peuple juif de l’esclavage qu’il a subi en Égypte. « C’est la célébration de la liberté qui est racontée dans le livre de l’Exode », résume Pauline Bebe, rabbin de la communauté juive libérale d’Île-de-France.

Pessa’h signifie « passer » en hébreu. Il s’agit d’une référence à la dixième plaie d’Égypte, la mort du premier-né, une plaie qui dans la Bible « saute » par-dessus les maisons des Hébreux pour ne frapper que les Égyptiens. On peut y voir la naissance du peuple d’Israël : « C’est à partir de ce moment, dans le désert, que le peuple devient une nation », ajoute le rabbin.

La Pâque juive a lieu cette année du 22 au 30 avril. Dans le calendrier juif, cela correspond aux dates du 14 au 21 Nissan de l’année 5784. Avec Yom Kippour, « Pessah est très populaire car c’est une fête familiale, et même dans les familles moins pratiquantes, les gens se réunissent autour d’une table. C’est une fête très importante qui, par son aspect pédagogique, s’est transmise de génération en génération », ajoute Pauline Bebe.

La fête dure une semaine

Les célébrations de Pâque durent une semaine : sept jours en Israël et huit jours pour les Juifs vivant dans la diaspora. Le festival comporte deux temps forts : le premier jour (marquant la sortie d’Egypte) et le dernier (la traversée de la mer Rouge). Selon la religion, les deux doivent être des jours fériés.

Le premier soir (les deux premiers soirs dans la diaspora) a lieu un repas rituel, le seder (« ordre » en hébreu), autour d’un grand plateau rempli d’aliments hautement symboliques. « La composition varie d’un pays à l’autre mais on retrouve systématiquement trois éléments fondamentaux », explique Pauline Bebe : du pain sans levain, en souvenir de la pâte que les Hébreux emportaient avec eux dans leur fuite sans qu’elle ait le temps de lever, des herbes amères (raifort , céleri, romaine, etc.) rappelant la dureté de l’esclavage, et un os représentant le sacrifice pascal.

On y trouve aussi généralement un œuf dur représentant un autre sacrifice, symbole d’espoir et de consolation, de l’eau salée rappelant les larmes des esclaves, et de la pâte de fruit représentant le mortier avec lequel les Juifs fabriquaient des briques.

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Chasse au chametz

Pessa’h est aussi l’occasion de faire un grand ménage de printemps pour retirer tout ce qui est fait à base de pâte levée (hamets), celle-là même qui n’a pas pu être emportée lors de la fuite d’Egypte.

Pendant sept jours, les Juifs s’abstiennent de consommer des aliments contenant des céréales fermentées (blé, orge, avoine, seigle, épeautre, etc.). Il est également interdit de les posséder et d’en tirer profit. D’où un nettoyage minutieux de toutes les pièces pouvant en contenir.

La règle prévoit également que les ustensiles de cuisine, s’ils ne sont pas réservés exclusivement à la Pâque, soient nettoyés au feu ou à l’eau bouillante.

Paniers de Pâque

La Pâque juive donne également lieu à la distribution de colis pascals, organisée par des associations caritatives.

Mais « il existe 1 001 façons de célébrer la fête », rappelle Pauline Bebe. « Les ultra-orthodoxes feront très attention à tout, le ménage commence un mois à l’avance, ils changent de vaisselle, ne consomment que des aliments autorisés… Et d’autres prendront juste un repas symbolique le premier soir. »

Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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