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« Le cinéma doit être utilisé comme une arme de combat » : Judith Godrèche présente son film à la Fête de l’Humanité

A l’espace Jack Ralite de la Fête de l’Humanité, ce samedi 14 septembre, avant la projection du film de Judith Godrèche, « Me Too », un groupe d’une dizaine de femmes a investi le premier rang. Elles ne sont pas venues découvrir le film de l’actrice, mais simplement la remercier pour son « geste » cinématographique.

Ils le connaissent tous bien car ils font partie des innombrables victimes de violences sexuelles auxquelles l’actrice a voulu donner un visage dans son court métrage. « Grâce au film de Judith, nous avons découvert que nous n’étions pas seuls, dit Anne. Depuis, nous nous soutenons mutuellement, notamment via un groupe WhatsApp. Nous voulons montrer que nous ne sommes pas seulement des victimes mais aussi des combattantes. »

« Nous sommes une foule, vous ne nous ferez plus taire, merci Judith »

Aujourd’hui, ce groupe WhatsApp compte déjà pas moins de 275 membres. Et il pourrait encore grandir. Devant l’écran, ils brandissent une pancarte avec ces mots : « Nous sommes une foule, tu ne nous feras plus taire, merci Judith. »

« Je suis heureux de retrouver dans le public certaines des personnes qui ont fait ce film »salue à son tour l’actrice avant de poursuivre par un clin d’œil au journal de Jaurès. « L’Humanité est un beau mot, la Fête de l’Humanité me tient à cœur. C’est émouvant pour moi que le film soit projeté ici. Je voulais remercier la Fête de l’Huma de m’avoir entendu et de nous avoir entendu. »

Devant un large public, Judith Godrèche revient sur les origines de son film : « Ma parole s’est libérée, j’ai partagé publiquement une partie de ce que j’ai vécu. Des viols dont j’ai été victime dans mon environnement social, celui du cinéma. » Après ce discours et ses plaintes contre les cinéastes Benoît Jacquot et Jacques Doillon, « J’ai reçu environ 5 000 témoignages en 15 jours, elle explique. « J’ai pris conscience du privilège d’être une personnalité publique, qui dispose d’une plateforme pour s’exprimer si elle le souhaite. ».

« Il est difficile de voir que certaines personnes ne prennent pas position en disant simplement : je vous soutiens. »

Le reste est presque évident : « Ma façon de transcender ce que j’ai reçu a été d’inviter ces 5 000 personnes à participer à un tournage à but non lucratif. »Avec un seul objectif : « leur rendre hommage à travers le cinéma, leur dire ‘vous n’êtes pas seuls’ ».

« Le cinéma doit être utilisé comme une arme de combat. Il doit être un art politique. »elle le répète sous les applaudissements. « Je ne veux pas me positionner en moralisateur. Car j’ai moi-même mis du temps à assumer, à réaliser, à affronter les choses. Il faut laisser le temps aux gens de parler. »elle continue, interrogée sur son arrestation du « les gens du cinéma » longtemps silencieux.

Cependant: « Il y a des endroits où on a le droit d’être en colère. C’est difficile de voir que certaines personnes ne se positionnent pas en disant simplement, je te soutiens. Pas « c’est ma faute », juste « je te soutiens ».

Une sororité poignante irrigue cette rencontre, mais la journée n’est pas finie. Le voyage de l’artiste à la Fête de l’Humanité se poursuit : « Je danse à l’Agora à 17h, n’hésitez pas à venir me voir » sourit l’actrice en référence à son film dans lequel elle a joué « j’ai choisi le langage du corps, de la danse, qui est universel en proposant aux gens des gestes qui seraient ceux d’un enfant » parce que « Danser est aussi une manière de s’extérioriser ». Ne ​​plus être réduit au silence. Jamais.

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Gérard Truchon

An experienced journalist in internal and global political affairs, she tackles political issues from all sides
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