Humiliés 85-71 vendredi 2 août, les Bleus devraient affronter le Canada en quarts de finale des Jeux olympiques de Paris 2024. Pour le joueur des Detroit Pistons, miser sur un plan de jeu basé sur la défense est une erreur.
Le match s’annonçait alléchant. 26 860 spectateurs s’étaient pressés au stade Pierre-Mauroy de Villeneuve-d’Ascq pour assister à France-Allemagne, vendredi 2 août. Un test pour jauger le niveau des basketteurs français, inquiétants en préparation, un peu meilleurs face au Brésil et miraculeusement bons face au Japon.
Face aux champions du monde en titre, comme lors des deux premiers matches, Vincent Collet a voulu « construire une défense exceptionnelle ». C’est l’ADN que le staff veut insuffler à l’équipe. La consigne a tenu pendant un quart-temps. Puis l’arrière-garde bleue a complètement flanché. Malgré une deuxième moitié de match plus conforme aux aspirations du sélectionneur de l’équipe de France, le score final a été lourd : 85-71 pour les Allemands.
Si les Bleus atteignent malgré tout les quarts de finale, Nicolas Batum s’est montré abattu après le match. « Quelle équipe on veut être ? On doit l’être ? (…) Ce soir, c’était un manque de respect envers le public », a-t-il déploré. Et d’ajouter, sur RMC : « Il y aura beaucoup de points négatifs à retenir. La première mi-temps, c’est quand on a une équipe qui ne veut pas écouter les consignes, qui ne veut pas jouer à fond. J’ai crié à la mi-temps. »
Evan Fournier, de son côté, est allé plus directement, pointant du doigt la stratégie choisie depuis le début de la compétition olympique. «Parfois, je pense que nous faisons des erreurs dans la manière dont nous voulons jouer. Et nous en payons le prix», explique le joueur des Detroit Pistons. «De nos jours, la meilleure défense reste l’attaque. Ce n’est pas le jeu des années 1990 ou 2000 où l’on pouvait jouer en défense sur demi-terrain.»
Des propos « regrettables et inacceptables »
Ces mots sont parvenus aux oreilles de Vincent Collet. En conférence de presse ce samedi, le sélectionneur français a fustigé des « propos regrettables et inacceptables ».
D’autant que ce dernier avait, après le coup de sifflet final, insisté à nouveau sur l’importance de retrouver un bloc plus impénétrable. « Le premier défi pour mardi, c’est de retrouver un niveau défensif. Un match offensif en quart de finale ne nous mènerait nulle part. Contre l’armée qui nous attend, il n’y a aucun espoir », a déclaré Vincent Collet.
Le tableau général n’est pas rassurant avant le quart de finale, prévu à l’AccorArena, et une élimination précoce semble se profiler à l’horizon. D’autant que sauf cataclysme, l’adversaire sera de taille, puisque les Bleus devraient croiser le chemin du Canada.
Il y a un an, lors de la Coupe du monde à Jakarta, la bande de Shai Gilgeous-Alexander avait humilié les Français (95-65). En préparation cet été, les hommes de Vincent Collet ont d’abord disputé un « scrimmage » (match d’entraînement) puis un match officiel pour une nouvelle déroute (85-73).
Les Bleus « armés » pour affronter le Canada ?
Dans ce contexte plus que défavorable, Evan Fournier estime que les Bleus ont encore une carte à jouer en quarts de finale, à condition de l’utiliser correctement.
« On a perdu un match, ça fait mal », résume-t-il sans détour. « On sera à Paris, on fera un meilleur match. Après tout, on ne sera pas favoris sur ce match, c’est clair, on ne va pas se mentir. Mais ça ne veut pas dire qu’on ne peut pas montrer de meilleures choses. On est armés pour ça. »
Invités sur le plateau de France 3 ce samedi après-midi, Nicolas Batum et Victor Wembanyama ont tenté de diffuser de bonnes ondes, brandissant le soutien du public et des autres sportifs en guise de bannière. « Il y a de l’amour pour le drapeau et pour nos compatriotes », arguent-ils. Selon eux, les JO, notamment en France, « sont toujours au-dessus » de la NBA.