Le « choc » des policiers face au cadavre dans le placard à balais
Le directeur de l’enquête a raconté mardi la « stupeur » Des policiers découvrent un corps dans un placard à balais au domicile de Camille Anguenot, jugée par la cour d’assises de la Haute-Saône pour le meurtre d’un prétendant qu’elle avait dissimulé avant de continuer sa vie normalement.
Au premier jour de son procès, la jeune femme, décrite comme « menteur et manipulateur »a admis les faits.
« J’assume mes responsabilités. Je reconnais. » le meurtre de Théo Decouchant, a déclaré d’une voix claire la jeune femme de 20 ans, devant la cour d’assises de la Haute-Saône, qui rendra son verdict vendredi.
Âgée de seulement 18 ans au moment des faits, elle risque 30 ans de prison.
Camille Anguenot avait rencontré Théo Decouchant dans une boîte de nuit. Le 29 novembre 2021, elle a invité cet homme de 23 ans présenté comme « calme, timide et gentil » de passer la soirée chez elle dans un petit village, entre Vesoul et Besançon.
Selon l’accusée, ils se seraient endormis dans le même lit, mais elle aurait été réveillée dans la nuit par les caresses du jeune homme, qu’elle aurait repoussé et qui se serait montré insistant.
Mort en six minutes
Elle l’a ensuite amené « trois coups de poing » au visage, avant de saisir un couteau de cuisine et de le poignarder au ventre.
Après, « Il recule, il se baisse et je vais dans ma chambre » cherche la ceinture d’une robe, continua-t-elle. « Quand je reviens, il est couché sur le côté. Je m’approche de lui et, dans la folie du moment, je lui passe le cordon autour du cou et je tire. Et voilà. ».
« J’ai posé mon pied sur son dos pour tirer. Tout s’est passé très vite. Il a posé ses mains sur son cou pour desserrer le lien. »a ajouté la jeune femme, répondant directement au président du tribunal.
Selon le médecin légiste, Théo Decouchant est mort par strangulation en six minutes.
Dans la nuit, elle se débarrasse des affaires du jeune homme et utilise la Peugeot et la carte bancaire de la victime les jours suivants pour mener sa vie comme si de rien n’était. Bien qu’elle n’ait pas le permis de conduire, elle rejoint un nouvel amant à Bordeaux, puis un ancien à Dijon.
De retour en Haute-Saône, Camille Anguenot a emballé le corps de Théo, qu’elle avait laissé dans sa salle de bains, et l’a déposé dans le placard de son salon.
« Ce qui est particulièrement étonnant, c’est qu’elle continue à vivre sa vie : elle va à Pôle Emploi, elle va à Bordeaux, elle va s’occuper de son cheval… Et elle rentre le soir chez elle où elle bouge le corps plusieurs fois. » avant de le mettre au placard, note le procureur général Arnaud Grécourt.
Les personnes avec lesquelles elle est entrée en contact après le meurtre l’ont décrite comme « dans son état normal ».
« Menteur et manipulateur »
De son côté, inquiète de ne pas avoir de nouvelles de son fils, la mère du jeune homme a signalé sa disparition. Camille Anguenot affirme que Théo est parti le lendemain de leur soirée ensemble… et partage l’avis de disparition du garçon sur Facebook.
Mais une semaine plus tard, l’étau s’est resserré et des enquêteurs de la police judiciaire se sont présentés à son domicile.
Un placard à balais est entrouvert : « Un collègue l’ouvre et là, à notre grande stupeur, nous nous retrouvons face à une silhouette debout, toute enveloppée dans des sacs poubelles fermés par du scotch marron. Tout le monde est médusé. »le directeur de l’enquête a témoigné devant le jury.
« Camille Anguenot se laisse tomber à terre en criant qu’elle n’a rien fait »avant « bon rétablissement » et d’admettre que « C’est elle qui avait tué Théo Decouchant et qu’elle l’avait fait après une agression sexuelle ». « Malheureusement, nous n’aurons jamais la version de la victime »le policier souligne, alors qu’elle apparaissait comme « menteur et manipulateur ».
En garde à vue, elle a expliqué avec « détachement extrême »selon les enquêteurs, qu’elle considérait Théo Decouchent comme son » pigeon « . « Elle avait l’habitude d’utiliser les garçons et d’user de ses charmes pour obtenir ce qu’elle voulait. »note le policier.
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