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Le chiffre de GEO : 350 éléphants tués par une mystérieuse eau toxique au Botswana

Le mystère semble enfin résolu. En 2020, 350 éléphants ont été mystérieusement décimés au Botswana dans le delta de l’Okavango. Des éléphants de tous âges ont été vus marchant en rond avant de s’effondrer. Leurs carcasses ont été repérées pour la première fois dans le nord-est du Botswana en mai et juin 2020. Par la suite, de nombreuses théories ont émergé, évoquant la possibilité d’un empoisonnement au cyanure ou d’autres maladies inconnues.

Publiée le 29 novembre dans un article de Science of the Total Environment, analysé par The Guardian, une étude révèle les causes de cet inquiétant massacre. Les coupables sont les algues toxiques présentes dans l’eau, développées en raison du changement climatique.

Cette étude a été réalisée en collaboration avec des chercheurs de l’Université du Botswana, du Natural History Museum de Londres, de l’Université Queen’s de Belfast et du Plymouth Marine Laboratory.

Contamination par les algues vertes

C’est en analysant les données satellitaires que les chercheurs ont pu trouver les réponses à leurs questions. Ces données leur ont permis d’analyser la répartition des carcasses par rapport aux points d’eau de cette région. L’équipe estime que les éléphants parcouraient généralement un peu plus de 100 km depuis les points d’eau et mouraient dans les 88 heures après avoir bu.

Au total, ils ont examiné 3 000 sources d’eau et ont découvert que celles qui avaient connu une prolifération accrue de cyanobactéries (également connues sous le nom d’« algues bleu-vert ») en 2020 présentaient de fortes concentrations de carcasses. Il est possible que d’autres animaux soient morts en buvant à ces points d’eau, mais les corps n’ont peut-être pas été repérés lors des relevés aériens. Des carcasses plus petites peuvent avoir été capturées par des prédateurs.

Causes climatiques

Pour les scientifiques, ce phénomène ne semble pas être un cas isolé. La même année, 35 éléphants sont morts au Zimbabwe à cause d’une obscure bactérie pénétrant dans le sang liée à des conditions de sécheresse prolongées. En 2015, au Kazakhstan, 200 000 antilopes saïgas sont mortes d’une épidémie d’empoisonnement du sang liée au climat. « À l’échelle mondiale, cet événement met en évidence la tendance alarmante des maladies soudaines induites par le climat » s’inquiètent les chercheurs.

En Afrique australe, 2019 a été l’année la plus sèche depuis des décennies, suivie d’une année extrêmement humide en 2020. Ces conditions ont entraîné une plus grande quantité de sédiments et de nutriments en suspension dans l’eau, ce qui a entraîné une prolifération d’algues sans précédent. Cette prolifération d’algues nuisibles dans l’eau semble donc directement liée au changement climatique et nécessitera donc une attention particulière à la qualité de l’eau de cette région dans les années à venir.

GrP1

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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