Devant le Sénat ce mercredi 15 mai, la directrice du renseignement Avril Haines a mis en garde les élus contre les risques d’ingérence dans les prochains mois avant l’élection prévue en novembre 2024.
De plus en plus de puissances étrangères cherchent à influencer l’élection présidentielle de novembre aux Etats-Unis, a prévenu ce mercredi 15 mai le chef du renseignement américain, assurant toutefois que le pays n’avait jamais été aussi prêt à faire face à des tentatives d’ingérence.
« Un nombre croissant d’acteurs étrangers, y compris des organisations non étatiques, cherchent à influencer les élections », a déclaré la directrice du renseignement, Avril Haines, lors d’une audition au Sénat sur le sujet.
Parmi ces puissances, les plus importantes sont « la Russie, la Chine et l’Iran », a-t-elle énuméré, précisant que « la Russie continue de constituer la menace étrangère la plus active » pour les élections américaines.
En outre, ces acteurs étatiques ont de plus en plus recours à des entreprises privées pour mener des campagnes d’influence, ce qui rend encore plus difficile la recherche de sponsors, a-t-elle expliqué.
La menace de l’IA et de la Russie
L’élection présidentielle de novembre, qui verra s’affronter à nouveau Joe Bien et Donald Trump, se déroulera dans une Amérique très polarisée et sous la menace de campagnes de désinformation renforcées par des montages sophistiqués (« deepfakes ») grâce à l’intelligence artificielle (IA).
Les progrès de l’IA permettent désormais de produire des contenus politiques plus efficacement et à plus grande échelle, avec des contenus adaptés à différents publics et dans plusieurs langues, a détaillé Avril Haines.
A ce sujet, Mark Warner, président de la commission sénatoriale du renseignement, a déclaré qu’il « craignait que l’incapacité du Congrès à mettre en place des garde-fous au cours des huit dernières années ne pose un énorme problème ». Les ennemis des Etats-Unis, dont le président Vladimir Poutine, « sont plus encouragés que jamais » à mener des campagnes d’ingérence, a-t-il assuré.
« Dans le cas de la Russie, Poutine a clairement compris qu’influencer l’opinion publique et les élections aux États-Unis est un moyen peu coûteux de saper le soutien américain et occidental à l’Ukraine », a-t-il ajouté. .
Ces dernières années, Washington a sanctionné plusieurs ressortissants russes accusés d’avoir participé à des campagnes de désinformation au profit du Kremlin, notamment en lien avec l’élection présidentielle américaine de 2016 qui a amené Donald Trump à la Maison Blanche.