Le secrétaire général de l’ONU frappe une nouvelle fois du poing sur la table pour tenter de créer un électrochoc face au changement climatique. Les humains représentent le même « danger » pour la planète que « la météorite qui a exterminé les dinosaures », a déclaré mercredi Antonio Guterres alors que la Terre vient de connaître les douze mois les plus chauds jamais mesurés.
« Dans le cas du climat, nous ne sommes pas des dinosaures. Nous sommes la météorite. Nous ne sommes pas seulement en danger, nous sommes le danger», a-t-il fustigé lors d’un long discours à New York à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement.
Des chiffres alarmants
Ses propos accompagnent la publication coordonnée des dernières alertes scientifiques : mai 2024 a été le mois le plus chaud jamais enregistré dans le monde (sur terre et sur mer), le 12e mois consécutif à battre son propre record, selon l’observatoire européen Copernicus. Et il est probable à 80 % que la température moyenne mondiale sur une année civile dépasse « temporairement » les niveaux préindustriels de plus de 1,5 °C d’ici 2028, ajoute l’Organisation météorologique mondiale, alors que nous sommes aux alentours de 1,2 °C au cours de la dernière année. décennie, selon une étude également publiée mercredi par des dizaines de climatologues de renom.
L’humanité flirte donc avec la limite de 1,5°C adoptée par la quasi-totalité de la planète dans l’accord de Paris de 2015, à une différence près : ce +1,5°C doit être atteint en moyenne sur des décennies pour être considéré comme notre nouveau climat stabilisé.
« Les émissions mondiales doivent diminuer de 9 % par an jusqu’en 2030 pour que la limite de 1,5°C ne soit pas dépassée », a rappelé Antonio Guterres. Mais le pic n’est pas encore officiellement atteint.
Des « taxes de solidarité » sur le transport aérien et maritime
Si l’humanité a accepté lors de la COP28 de Dubaï en décembre d’abandonner progressivement les énergies fossiles, leur déclin est encore loin d’être imminent. Antonio Guterres a donc une nouvelle fois réservé ses critiques contre ce secteur en priorité. Pour lui, les acteurs des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz) ne sont ni plus ni moins que « les parrains du chaos climatique » qui « amassent des profits records et se gavent de milliards de milliards de subventions ».
« J’appelle chaque pays à interdire la publicité en faveur des entreprises d’énergies fossiles », à l’instar des interdictions visant d’autres « produits nocifs pour la santé humaine, comme le tabac », a proposé le secrétaire général. Antonio Guterres a également réitéré son appel à taxer les bénéfices de l’industrie des énergies fossiles pour financer la lutte contre le réchauffement climatique, évoquant également, sans préciser son idée, des « taxes de solidarité » sur le transport aérien et maritime.