le chanteur dénonce une reprise
Le chanteur examine avec ses avocats la possibilité d’engager des poursuites judiciaires contre le parti d’extrême droite pour « violation du droit moral ».
Calogero, star de la chanson française, a déclaré lundi « scandalisé » par la diffusion de sa chanson 1987 lors du meeting du Rassemblement national au Dôme de Paris dimanche. « À aucun moment je n’ai donné l’autorisation d’y diffuser ma musique. J’affirme que je ne l’aurais jamais donné”écrit l’artiste sur ses réseaux sociaux. « Mes chansons ne sont pas faites pour le cadre politique, elles appartiennent au public et seulement au public »poursuit l’interprète.
Le chanteur objecte « fermement » à quoi sa musique « être récupéré par quelque partie que ce soit ». Jordan Bardella, candidat RN aux élections européennes du 9 juin, s’est exprimé dimanche devant plus de 5 000 sympathisants au Dôme de Paris. « Paul Ecole, auteur du texte 1987 et je déplore une grave violation de nos droits moraux puisque mon travail est associé au discours politique »conclut le musicien qui « se réserve le droit d’engager toute action en justice à ce sujet ». Un message approuvé par plus de 10 000 utilisateurs en quatre heures.
D’Olivia Rodrigo aux Black Eyed Peas
Comme indiqué Le Figaro, Calogero n’est pas le seul artiste diffusé dimanche au rendez-vous du RN. Dans une ambiance qui rappelle les clubs d’Ibiza, deux DJ ont joué des chansons pendant plus de 90 minutes, d’Olivia Rodrigo aux Black Eyed Peas. Les partis politiques le font « ça vaut souvent le coup » qu’il suffit d’être en règle auprès de la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (Sacem), explique à l’AFP Pierre Lautier, avocat spécialisé en droit d’auteur. Mais la Sacem, « qui gère les droits d’exploitation » de musique, « n’a aucune prérogative sur le droit moral », il continue. Bien entendu, parallèlement à la déclaration d’utilisation d’une œuvre à la Sacem, vous devez demander l’autorisation à un artiste ou à ses ayants droit pour l’utilisation d’une œuvre.
« En droit français, un artiste peut faire valoir qu’il n’a pas entendu s’associer à une idéologie politiquedéveloppe Pierre Lautier. Ou qu’un groupe politique, avec un logo et un sigle déposés, est comme une marque, qui doit demander une autorisation pour associer la musique à une barre de chocolat ou à un lave-vaisselle.»
Dans le cas où « le mal est fait » aux yeux de l’artiste, ses avocats peuvent choisir « une action en compensation monétaire devant un tribunal, mais les délais sont très longs »précise encore l’avocat. « Il existe aussi la possibilité d’un règlement à l’amiable avec souvent un critère de confidentialité, ce qui explique pourquoi il y a peu de décisions connues en la matière », ajoute Pierre Lautier. Enfin, il y a l’option « une mise en demeure de ne pas réutiliser cette pièce »conclut ce spécialiste.