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Le chanteur colombien Yuri Buenaventura vit « pour la salsa et sans peur à cause d’elle »


Chaque jour, une personnalité s’invite dans l’univers d’Élodie Suigo. Mardi 24 septembre 2024 : le chanteur colombien Yuri Buenaventura. Il vient de sortir un nouvel album « Amame » et sera en tournée à partir de février 2025, notamment le 8 avril à la Salle Pleyel.

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Yuri BUENAVENTURA avec l'Orchestre Symphonique de Lorraine sur la scène de l'Opéra lors de la 50ème édition de Nancy Jazz Pulsations, le 20 octobre 2023. (ALEXANDRE MARCHI / MAXPPP)

Sa récupération de Ne me quitte pas de Jacques Brel en 1996, revisité au rythme de la Salsa, a marqué les esprits en plus de mettre en lumière Yuri Buenaventura. Une belle histoire, comme on dit, pour le gamin qui a appris à lire et à parler en lisant des journaux collés sur les murs de la maison que sa mère utilisait comme isolant et décoration. C’est pour commencer des études d’économie qu’il arrive sur le sol français, à la Sorbonne. Mais ses concerts improvisés pour quémander à la station de métro Saint-Michel ont vite pris le dessus. Il sera en tournée à partir de février 2025 avec un arrêt le 8 avril à la Salle Pleyel à Paris, pour interpréter notamment son dernier album Amamé.

franceinfo: Amamé moyens ‘Aime-moi’. C’est « un hymne, un cri du cœur aux hommes qui se sont battus sans courber l’échine« , dites-vous, qui a su projeter et protéger sa culture ?

Youri Buenaventura : Oui, c’est exactement ça. Par rapport à Buenaventura, à mes origines et à tout ce que j’ai vécu pour arriver à la Salle Pleyel.

Les journaux en particulier, c’étaient vos premières leçons dans l’apprentissage de la langue.

Oui, c’est très poétique.

« La précarité sans poésie et sans amour est très dure, mais la précarité avec dignité, amour et protection des parents, c’est tout. »

Yuri Buenaventura

à franceinfo

Il n’y a pas de haine contre la société. Cela vous fait comprendre que l’amour est un outil très important pour comprendre les humains et la société.

Dans cet album, tu parles d’autres personnes qui ont dû vivre avec leur culture, pas forcément celle de leur lieu de naissance. D’une certaine manière, tu parles d’abord de toi.

Oui, il y a une partie de l’album qui est exclusivement dédiée à l’amour et au chagrin d’amour, mais aussi à l’amour des hommes dans la société et au chagrin d’amour des hommes. Et ce titre Nous arrivons ici il parle des hommes noirs qui sont arrivés d’Afrique et ont trouvé un territoire libre en Colombie et qui aujourd’hui, à cause d’un problème économique et stratégique, sont encore déplacés par des conflits parce qu’il y a de la richesse matérielle, parce que c’est un territoire qui fait face à l’Asie et à la Chine et maintenant nous devons pousser ces hommes, ces noirs de ces régions.

Vous rendez également hommage à la musique latine new-yorkaise et à ses musiciens. Ils ont été pour vous une véritable inspiration.

Oui, en fait, l’Amérique latine a émigré aux États-Unis, mais ils y ont rencontré les hommes noirs du jazz. Et cette musique s’est mélangée. Cette musique caribéenne, un peu tropicale, s’est mélangée à ces sons urbains new-yorkais et à ces harmonies jazz. Et la salsa, le jazz latin, c’est ce mélange. Mais il y a un autre élément qu’on oublie souvent, ce sont les techniciens, les ingénieurs du son. La prise de son à New York a changé tout le son de la musique latine, la technologie américaine a permis de capter ces sons.

La musique a toujours fait partie de ta vie. Et cet album, c’est aussi la façon dont il parle de toi, c’est-à-dire que tu as décidé de l’enregistrer avec les musiciens, les instruments. Pas d’intelligence artificielle. Est-ce important de garder l’humain au cœur de la création musicale ?

Certes. L’intelligence artificielle dans la musique produit des fréquences. Ces fréquences arrivent à nos oreilles, mais elles sont mortes parce qu’à l’intérieur, il n’y a pas d’émotion humaine. Dans la musique, il y a l’émotion des lettres, dans une trompette de Chet Baker, dans la guitare de Django Reinhardt, dans le jeu de piano de Michel Petrucciani ou dans la voix de Charles Trenet, il y a une émotion. La fréquence arrive et elle est vivante. Il y a cette émotion humaine. Et si la musique prend le chemin des fréquences mortes, c’est comme manger quelque chose qui ne nourrit pas. Et on est humain ou pas.

Enfant, tu rêvais de faire de la musique. Tu rêvais de chanter, tu rêvais de t’amuser, de sourire, de rire. Comment le petit garçon que tu étais voit-il l’homme que tu es devenu ?

« Nos sociétés ne sont pas justes. »

Yuri Buenaventura

à franceinfo

Je lui dirais de ne pas avoir si peur sur la route. C’est normal que dans les sociétés des pays en voie de développement, les gens aient peur parce qu’il y a un conflit interne, il y a de la corruption, il y a de mauvais exemples de la part des dirigeants politiques. Tout cela n’est pas un scénario pour qu’une société soit calme, paisible et c’est peut-être une stratégie, mais j’apprécie vraiment ces luttes de la République française pour se trouver, pour être elle-même, pour être autonome face à Dieu, face à tout. Et c’est pour constituer comment être et s’élever. La salsa voudrait apporter cela et elle m’a aidé en cela. Je vis pour la salsa et je vis sans cette peur grâce à elle.

Grb2

Jewel Beaujolie

I am a fashion designer in the past and I currently write in the fields of fashion, cosmetics, body care and women in general. I am interested in family matters and everything related to maternal, child and family health.
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