le Centre Pompidou célèbre le 9e art avec une exposition événement
Tous les espaces du Centre Pompidou sont dédiés à la bande dessinée pendant cinq mois. Une immersion totale dans les différents univers de cette expression artistique.
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L’exposition est ouverte ce mercredi 29 mai et jusqu’au 4 novembre 2024. Le Centre Pompidou est dédié, dans son ensemble, au 9e art. Des expositions et des événements à tous les niveaux, littéralement. Au total, 130 artistes, dont un quart sont des auteurs, et 750 planches originales ont trouvé leur place dans ce haut lieu de l’art moderne et contemporain. Au 6ème étage, l’exposition Bandes dessinées, 1964-2024 rassemble des œuvres du Japon, des États-Unis et d’Europe.
Pourquoi 1964 ? » L’idée de cette exposition a germé en février 2023, il fallait tout définir. Parcourir toute l’histoire de la bande dessinée serait trop académique. Le choix de l’année 1964 date de la parution de Barbarelle, premier roman graphique, c’est aussi la première fois que l’expression 9e art est utilisée en France, en Spirou et dans une revue médicale, et enfin ce fut la naissance du mensuel d’avant-garde Garô », explique Thierry Groensteen, historien de la bande dessinée et conseiller scientifique de l’exposition.
L’idée est d’éviter le fil chronologique. L’exposition revient sur 60 ans de création (1964-2024) avec un parcours thématique réunissant une douzaine de sujets (contre-culture, peur, rêve, rire, couleur, noir et blanc, histoire et mémoire, écriture de soi, au fil de les jours, la littérature, l’anticipation, les villes et la géométrie). Les plaques originales interagissent avec les écrans vidéo, créant une sorte de dynamique qui rend l’exposition plus fluide. On voit la mutation du 9ème art qui s’affranchit de la bande dessinée jeunesse pour s’intéresser au monde des adultes. A cet étage deux pièces exceptionnelles : la planches de Lorenzo Mattotti inspirées de Bob Dylan et celles d’Art Spiegelman avec son chef d’oeuvre Maus. Ou l’œuvre numérique de la Libanaise Zeina Abirached.
Les organisateurs ont également imaginé un dialogue entre les auteurs et les collections permanentes du musée. Six monographies consacrées aux grandes figures de la bande dessinée (Edmond-François Calvo, Will Eisner, Hergé, George Herriman, Winsor McCay et Geo McManus) mettent en avant leur originalité. Une quinzaine d’auteurs contemporains exposent des planches en dialogue avec les chefs-d’œuvre de la collection de René Magritte, Mark Rothko, Francis Picabia et Theo Van Doesburg.
La créature est-elle plus connue que son inventeur ? La Bibliothèque publique d’information (BPI) rend hommage aux aventures romantiques du héros Corto Maltese de Hugo Pratt avec une exposition très riche. Le personnage a même droit à une (fausse) biographie. « Créé par Hugo Pratt en 1967, Corto Maltese est devenu l’un des personnages les plus emblématiques de la bande dessinée mais, au départ, il n’était qu’un personnage secondaire », souviens-toi Patrizia Zanotti, collaboratrice et coloriste de Hugo Pratt.
Le récit des pérégrinations de Corto Maltese, marin anarchiste, est également émaillé de références et de citations littéraires. « Corto Maltese rencontre de nombreux personnages illustres au cours de ses voyages : des écrivains, comme Jack London, Hermann Hesse, Gabriele D’Annunzio, mais aussi des personnages inscrits dans l’Histoire », observe Emmanuèle Payen, directrice du département développement culturel et cinéma. Riche de documents originaux (photographies, notes, storyboards, croquis, études, planches et aquarelles), l’exposition est incontournable pour les fans de l’aventurier insoumis mais aussi pour ceux qui souhaitent découvrir l’œuvre extraordinaire de son créateur. « Hugo Pratt.
Pour accompagner l’exposition,La galerie des enfants accueille une installation immersive de l’auteure et illustratrice Marion Fayolle autour du campement nomade composé de trois « têtes de tentes ». L’occasion de découvrir le travail décalé de l’auteur et illustrateur.