le centre de radiothérapie ouvrira à l’heure
Après 18 mois, le tout nouveau bâtiment construit au sein du centre hospitalier a reçu à la fin de l’été ses équipements de pointe. Les équipes techniques, médicales et administratives sont déjà à pied d’œuvre. Unique dans l’Indre, le nouveau centre de radiothérapie de Châteauroux ouvrira à temps. Il a déjà accueilli des patients en consultation pour établir des protocoles. Les premiers secours seront prodigués le 3 novembre.
Il s’agit d’une véritable révolution pour les patients atteints de cancer dans le département et les zones frontalières de la Creuse. Jusqu’alors, ils devaient se déplacer à Poitiers, Tours, Orléans, Guéret, Limoges ou Saint-Doulchard (Cher) pour réaliser les séances de radiothérapie encore nécessaires au traitement d’une majorité de cancers.
« C’est un projet unique qui n’a pas eu d’équivalent en France depuis plus de 30 ans »
On estime que 1 000 patients différents, soit environ 80 par jour, viendront chaque année pour leur radiothérapie dans ce lieu high-tech. A l’échelle de l’Indre, c’est une avancée colossale. « Châteauroux pourra désormais proposer une offre complète en oncologie, se réjouit le docteur François Compagnon, directeur du centre Saint-Jean à Saint-Doulchard, porteur du projet Castelroussin. Il y a désormais tout sur place avec le diagnostic, la chirurgie, la chimiothérapie, les soins de support et désormais la radiothérapie. Notre nouvelle structure facilitera la prise en charge des patients dans la région, réduira les délais et améliorera le confort des soins grâce à la réduction du nombre de séances mais aussi des déplacements. »
Ce projet unique et innovant a cependant dû se heurter à l’opposition des concurrents du Limogeau mais aussi des élus locaux, notamment les maires d’Issoudun André Laignel et de Châteauroux Gil Avérous, favorables au dossier des praticiens de Haute-Vienne.
La page est tournée. Châteauroux dispose aujourd’hui d’un outil extraordinaire au service de la santé publique avec le meilleur au niveau technologique et humain.
Le directeur du centre Saint-Jean, François Compagnon, est associé à deux jeunes médecins oncologues-radiothérapeutes, Mathieu Sordet et Paul Giraud, dans leurs trente années entreprenantes. « Ils seront en permanence à Châteauroux, détaille François Compagnon qui restera basé à Saint-Doulchard. Ils devraient être rejoints par un troisième collègue l’année prochaine. »
« Le traitement de 60 % des cancers nécessite une radiothérapie »
La radiothérapie est encore omniprésente en oncologie. « Le traitement de 60 % des cancers nécessite une radiothérapie. Il existe aujourd’hui deux sortes de méthodes : la plus classique, composée de nombreuses petites séances ayant pour but de stériliser un tissu dont on sait qu’il est contaminé ; et maintenant des techniques beaucoup plus précises qui permettent de brûler une tumeur inopérable. De plus, un certain nombre de nos traitements sont symptomatiques pour réduire les douleurs ou les saignements. » Heureusement, les progrès ne s’arrêtent pas dans ce domaine également. « A efficacité comparable, la radiothérapie est moins toxique qu’avant, dit le docteur Compagnon. Il y a beaucoup moins de séquelles tardives ou de séquelles à vie… »
Une nouvelle équipe enthousiaste
Toute la nouvelle équipe arrive à Châteauroux avec enthousiasme. « C’est un projet unique qui n’a pas eu d’équivalent en France depuis plus de 30 ans, s’exclament le Dijonnais Mathieu Sordet et le Parisien Paul Giraud qui ont embrassé la spécialité de la radiothérapie avec beaucoup de motivation. Elle est transversale, tant clinique que technique. Nous accompagnerons des personnes ayant beaucoup de valeurs humaines tout en utilisant les nouvelles technologies issues des dernières recherches. » François Compagnon, Castelroussin de naissance et résidant à Issoudun, a converti ses confrères à la douceur de vivre berrichonne. Ils sont déjà parfaitement intégrés dans leur terre d’adoption.
Un projet de 13 millions d’euros sans aide publique
Ce projet, d’un coût total de 13 millions d’euros, est entièrement financé, sans aide publique, par le centre d’oncologie et de radiothérapie de Saint-Jean, qui a remboursé à l’hôpital les 4,6 millions d’euros nécessaires à la construction du bâtiment de 930 m2.
> Il existe un peu plus de 8 millions d’euros de matériel lourd, dont 2 accélérateurs de radiothérapie de dernière génération, 1 scanner, des logiciels dotés d’intelligence artificielle et des équipements de photobiomodulation pour réduire les effets secondaires, notamment cutanés.
> Une équipe de 17 personnes (2 médecins, 10 techniciens, 3 physiciens et 2 secrétaires) a été constituée.
> Parmi la quinzaine de personnes recrutées figurent trois jeunes physiciens de haut niveau issus du prestigieux Institut Curie de Paris : Doris Eid, 29 ans ; Alexandre Carré, 32 ans ; et Modestin Sandjon, 34 ans.