Le CELIAPP, un super cadeau pour ceux qui en ont le moins besoin

C’était promis pendant la campagne électorale. Il a été annoncé dans le budget 2022. Son entrée en vigueur le 1er avril a été confirmée dans le dernier budget. Cependant, une seule banque au Canada est prête à l’offrir.
Le fait que vous n’en ayez pas trop entendu parler en dit long.
Parce que tout est brillant, tout beau. Un outil d’épargne absolument flexible, une autre façon d’économiser de l’impôt tout en s’enrichissant. Cependant, il ne s’adresse qu’à la très faible proportion de citoyens qui ne sont pas encore propriétaires ET qui ont les moyens d’économiser 8 000 $ de plus par année!
En termes de politique publique, disons que c’est très spécialisé. Mais il nous a été vendu comme une solution pour faire face à la crise de la hausse des prix de l’immobilier.
Je parle bien sûr du CELIAPP, un super cadeau pour ceux qui en ont le moins besoin.
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belle promesse
LE cocooning de la pandémie a déclenché une quête d’espace, de bien-être. Les prix de l’immobilier ont explosé, la surenchère est devenue toxique. Ajoutez à cela la hausse fulgurante des taux d’intérêt, l’achat d’une première maison est devenu un luxe de plus en plus inaccessible.
Le gouvernement Trudeau, déjà trop souvent accusé d’être déconnecté de la vie réelle, a donc dû promettre un «plan logement» lors de la dernière campagne.
C’est ainsi qu’est né le CELIAPP, moitié REER, moitié CELI, les cotisations de 8 000 $ jusqu’à 40 000 $ sont déductibles d’impôt ET non imposables lorsqu’elles sont retirées pour l’achat d’une première maison.
Le message était simple : le gouvernement va vous aider à devenir propriétaire ! Les libéraux ont une solution à la crise du logement.
C’est beau sur le papier, mais loin de la réalité.
Le coût de la vie élevé actuel n’est pas particulièrement propice pour économiser 40 000 $ en cinq ans. Une somme nettement insuffisante pour faire face à la hausse de 17% des prix de l’immobilier depuis 2019.
Une solution, donc, qui s’attaque au symptôme plutôt qu’au mal lui-même.
Cercle vicieux
Le problème est simple : il y a un manque de logements.
Selon la SCHL, 3,5 millions de plus devraient être construits d’ici 2031 au Canada. Cela reviendrait à doubler le rythme de construction. Cependant, hausse des taux oblige, la construction ralentit en ce moment.
Québec et Ottawa vous diront qu’ils investissent des milliards dans le logement social. Très bien, mais tant que la question de l’accès à la propriété ne sera pas résolue, la hausse des loyers se poursuivra.
Parce que pour équilibrer le marché, il faut acheter, pour libérer des logements locatifs.
Ce problème, nous préférons ne pas en parler. Trouver une solution est loin d’être simple.
Le chef conservateur suggère de s’attaquer à la bureaucratie surréaliste des villes. Je doute que ce soit aussi facile à mettre en œuvre qu’il le suggère.
Mais avouons-le, la construction stimulante est la solution. Ne pas subventionner les mieux nantis pour épargner davantage.
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