Le Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue demande des comptes à l’Ordre des infirmières et infirmiers

Deux mois plus tard, la poussière n’est toujours pas retombée : les acteurs de la région continuent de s’étonner du faible taux de réussite enregistré au dernier concours d’entrée à la profession infirmière.
Rappelons que celui-ci s’élevait à 51,4%, l’un des taux les plus bas enregistrés à ce jour. Cela signifie qu’une étudiante sur deux n’a pas réussi à entrer dans la profession à sa première tentative l’automne dernier.
Pour les étudiants en sciences infirmières du Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue, ce taux est plutôt de 40 %, souligne M. Blais.
C’est inquiétant, mais ce n’est pas une situation isolée. Elle touche tout le Québec et les candidats collégiaux et universitaires
il tempère.
Difficile à expliquer
Et Sylvain Blais peine à expliquer cette situation. D’autant plus que la région a obtenu jusqu’à présent des taux de réussite de l’ordre de 85 %. C’est un choc pour toute la profession
il réitère.
Pas question cependant de mettre en cause la qualité de la formation offerte aux étudiants de la région. Il souligne plutôt la nature de l’examen.
Les étudiants de l’Abitibi-Témiscamingue ont peu souffert de la pandémie sur le plan de la formation, à l’exception de la pause de deux semaines imposée par le gouvernement à la mi-mars 2020. Nous avons un accès privilégié pour les étudiants à notre établissement, bien que nous ayons été obligés de fournir des aspects de l’enseignement à distance
dit M. Blais.
Sylvain Blais précise qu’aucun changement majeur n’a été apporté à l’offre de formation en soins infirmiers au Cégep de l’Abitibi-Témiscamingue.
» Toute la faculté s’interroge pour comprendre ce que nous avons raté. Des compétences, aujourd’hui recherchées à l’examen de l’Ordre, ont-elles été moins couvertes par nos formations ? Peut-être. Mais encore faut-il savoir en quoi consiste l’examen. »
Soucieux de la qualité des services
M. Blais croit que de tels résultats peuvent affecter l’état des soins de santé offerts en Abitibi-Témiscamingue.
Il avoue cependant ne pas être en mesure de bien mesurer cet impact dans la mesure où l’institution qu’il dirige se consacre avant tout à la formation des infirmières de demain.
Je vous invite à poser la question au Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue, mais il est évident qu’une personne qui postule à la profession ne peut exercer pleinement son métier d’infirmier, mentionne Sylvain Blais. Cela accentue certainement la difficulté d’offrir des services dans toutes les unités de soins, partout en Abitibi-Témiscamingue.
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Comptes à l’OIIQ
Le taux de réussite exceptionnellement bas en novembre dernier a conduit le commissaire à l’admission aux professions, André Gariépy, à ouvrir une enquête pour en comprendre les causes.
Son rapport d’étape recommande plusieurs mesures urgentes, dont le report du prochain examen, prévu en mars 2023.
Une recommandation reçue avec parcimonie par M. Blais. Il souhaite toutefois que l’OIIQ élabore sa propre post mortem
et communiquer les résultats.
Le report pourrait avoir du sens, mais nous ne supportons pas les candidats qui ont malheureusement échoué, nous allons nous retrouver dans la même situation. Si ce n’est pas en mars, ce sera en mai ou juin. Il faut analyser cette situation et comprendre ses causes.
il dit.
Il appartient bien entendu à l’Ordre d’établir un rapport et, en toute transparence, de fournir l’analyse et les résultats de cette analyse.
ajoute Sylvain Blais.
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