le carnage social continue dans les studios dans l’indifférence générale
Un véritable bain de sang. Même si les projets de licenciements dans l’industrie du jeu vidéo suscitent un peu moins d’intérêt de la part des médias et du grand public ces derniers temps, les réductions d’effectifs atteignent des niveaux inimaginables il y a encore quelques années. Faisons le point.
Des chiffres ahurissants
Raj Patel, directeur marketing et communication de métier, a pris pour habitude de dresser un état des lieux assez complet du carnage social en cours dans le secteur. Pour cela, elle s’appuie sur les plans de licenciements rendus publics. L’expert vient de partager une dernière mise à jour sur son compte Bluesky et c’est assez glaçant.
Il y a en effet eu plus de licenciements dans le secteur du jeu vidéo en 2024 que les deux années précédentes, même s’ils ont été très chargés dans ce domaine. Et les 365 jours ne sont pas encore écoulés.
Dans le détail, 16.766 licenciements ont été dénombrés (8.706 en 2023), tandis que 182 plans « sociaux » ont été communiqués, contre 141 l’an dernier. Attention, ces données peuvent être remises en question. Comme l’expliquent nos confrères de Gamekultdes vagues de licenciements ont été annoncées sans préciser le nombre d’emplois concernés. Si l’on se fie au site GamingLayoffs, ce chiffre serait donc un peu inférieur : 14 604 licenciements. Une précision nécessaire, mais qui ne change pas la tendance de fond.
Voici le top 5 des studios qui ont procédé le plus de licenciements jusqu’à présent depuis 2021, selon ces rapports :
- Microsoft : 4 758
- Technologies Unity : 3 115
- Arts électroniques : 2 043
- Monde parfait : 2 000
- Sony : 1 767
- Tencent : 1 753
- OctetDance : 1 250
- Divertissement César : 1 200
- Amazonie : 1 189
- Groupe Embracer : 1 132
Raj Patel souligne également : « N’oubliez pas que les revenus de l’industrie restent élevés. Ces licenciements peuvent dévaster des familles entières. Des carrières tout au long de la vie. Compte tenu de ce qui s’est passé jusqu’à présent, il faudra plus d’une décennie à l’industrie pour se remettre de tout cela. ».
On sait notamment que, dans certains cas, les entreprises se séparent de développeurs expérimentés. C’est donc tout un savoir-faire qui disparaît et parfois la marque de commerce et l’âme de ces organisations. Ces dommages ne sont pas pris en compte dans les calculs lors de la prise de décision.
Et en France ?
La situation est également tendue en France, malgré un droit du travail un peu plus protecteur pour les salariés qu’aux Etats-Unis. Pour ne citer qu’un exemple, on se souvient qu’en octobre dernier, Don’t Nod avait annoncé un « projet de réorganisation » qui pourrait toucher jusqu’à 69 emplois sur 360, soit 20 % des salariés.
Oskar Guilber, le PDG de l’entreprise, a défendu son projet, qui constitue un coup dur pour les salariés : « Malgré les actions déjà entreprises, l’entreprise se retrouve obligée d’envisager un projet de réorganisation. Je suis pleinement conscient de l’impact que ce projet pourrait avoir pour l’ensemble des salariés. Mais il est aujourd’hui indispensable d’envisager une telle voie compte tenu de la nécessité de sécuriser les ressources de notre entreprise. ». Pour en savoir plus à ce sujet, cliquez ici.
Si vous souhaitez approfondir ce sujet, vous pouvez également consulter cette page qui met à jour les différents plans de licenciement au sein de l’industrie.
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