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« Le capitalisme libéral bienveillant de Kamala Harris, aveugle aux différences, s’oppose en tous points à celui incarné et défendu par Donald Trump »

«Je suis un capitaliste. » C’est avec cette profession de foi pour le moins inattendue que Kamala Harris s’est présentée devant les milieux économiques de Pittsburgh (Pennsylvanie) le 25 septembre, dévoilant du même souffle son projet pour le pays : une économie « opportunités »où tout le monde peut « participez au concours »et le capitalisme de classe moyenne a réglementé juste assez.

Lors du débat contre son adversaire Donald Trump, Kamala Harris a profité de l’aval de la banque Goldman Sachs, et elle a ensuite détaillé sa démarche. « pragmatique » : des crédits d’impôt pour les familles à titre de politique sociale, une augmentation modérée du taux d’imposition des entreprises, la poursuite de la fracturation hydraulique pour assurer le faible coût de l’énergie et un soutien fiscal aux jeunes entrepreneurs.

Certes, la candidate démocrate entend contrer les caricatures de son adversaire, qui la présentent comme une bolchevik, mais cette réaffirmation des vertus du capitalisme est aussi sa proposition essentielle. Alors que la vulnérabilité économique est la première préoccupation des électeurs qui, dans les campagnes et les villes, sur les campus et dans les églises, expriment un profond sentiment d’aliénation, Kamala Harris propose de ressusciter le capitalisme libéral et mesuré qui aurait fait la gloire de l’Amérique. classe moyenne dans l’histoire.

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Lieu commun des discours nationaux, cette croyance au capitalisme qui serait l’horizon indépassable des États-Unis puise aux sources de la pensée libérale : La richesse des nationsœuvre maîtresse d’Adam Smith (1723-1790), publiée l’année de l’indépendance des États-Unis (1776), est l’intertexte de cette vision messianique du capital qui rapproche les hommes et les nations, libère de la pénurie, assure la liberté de individus et protège même contre l’injustice et l’arbitraire.

Femme, noire et asiatique qui n’en dit rien, Kamala Harris propose ainsi un capitalisme post-racial, sans lutte des classes, où la prospérité est partagée entre des citoyens équitablement équipés face aux  » opportunités «  du marché. La même nostalgie du capitalisme « original » et perdu rapproche ainsi étrangement les deux candidats.

Fondamentalistes du marché

Le capitalisme libéral bienveillant, aveugle aux différences de Kamala Harris, est pourtant en tout point opposé à celui qui est incarné et défendu par Donald Trump. Promoteur immobilier et investisseur technologique, le milliardaire d’extrême droite défend ardemment l’accumulation du capital et une croissance économique effrénée. Hétérodoxe peut-être, son protectionnisme industriel n’est en réalité qu’un outil au service du productivisme et ne s’accompagne en aucun cas d’une remise en cause de la mondialisation financière, infiniment plus importante pour l’économie américaine et mondiale. .

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Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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