Le candidat de l'opposition a quitté le pays à bord d'un avion de l'armée de l'air espagnole
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Le candidat de l’opposition a quitté le pays à bord d’un avion de l’armée de l’air espagnole

Le candidat de l’opposition a quitté le pays à bord d’un avion de l’armée de l’air espagnole

Edmundo Gonzalez Urrutia, qui vivait caché depuis plus d’un mois, faisait l’objet d’un mandat d’arrêt depuis le 3 septembre. Les autorités lui ont toutefois accordé un sauf-conduit.

Le candidat de l’opposition qui revendique la victoire à l’élection présidentielle du 28 juillet face à Nicolas Maduro, Edmundo Gonzalez Urrutia, a quitté le Venezuela samedi 8 septembre, à la surprise générale, pour l’Espagne, qui lui a accordé l’asile. Les autorités vénézuéliennes lui ont délivré un sauf-conduit « dans l’intérêt de la paix » dans le pays.

Le Venezuela est plongé dans une crise politique depuis les élections qui ont vu Nicolas Maduro officiellement réélu pour un troisième mandat de six ans. L’opposition conteste cette réélection.

Réfugié à l’ambassade d’Espagne

« Aujourd’hui, 7 septembre, Edmundo Gonzalez Urrutia (…) a quitté le pays. Après s’être réfugié volontairement à l’ambassade d’Espagne à Caracas il y a quelques jours, il a demandé l’asile politique au gouvernement espagnol. »La vice-présidente Delcy Rodriguez a écrit sur les réseaux sociaux. « Le Venezuela a accordé les sauf-conduits nécessaires dans l’intérêt de la paix et de la tranquillité politique du pays »elle a dit.

« Je confirme qu’il est parti en Espagne »L’avocat d’Edmundo Gonzalez Urrutia, José Vicente Haro, a déclaré à l’AFP qu’il ne pouvait pas faire d’autres commentaires. Selon une source proche de l’opposition, il aurait quitté le Venezuela avec sa femme, Mercedes.

« À sa demande, Edmundo Gonzalez s’envole pour l’Espagne à bord d’un avion de l’armée de l’air espagnole. Le gouvernement espagnol s’est engagé à respecter les droits politiques et l’intégrité physique de tous les Vénézuéliens. »Le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, l’a déclaré sur les réseaux sociaux, répétant les termes d’un communiqué du gouvernement.

Mandat d’arrêt

L’ancien ambassadeur Edmundo Gonzalez Urrutia, 75 ans, avait accepté de remplacer au pied levé la leader de l’opposition Maria Corina Machado comme candidate, après qu’elle eut été déclarée inéligible. L’opposante, qui vivait dans la clandestinité depuis plus d’un mois, était visée depuis le 3 septembre par un mandat d’arrêt pour ne pas s’être présentée à trois convocations du parquet concernant une enquête sur le site Internet de l’opposition qui lui a donné la victoire.

L’enquête porte sur des accusations de « désobéissance à la loi », de « complot », d’« usurpation de fonctions » et de « sabotage ». L’opposition et de nombreux observateurs considèrent que la justice est à la merci du gouvernement. Le procureur général Tarek William Saab a annoncé qu’il allait « déclarations importantes » Dimanche matin.

Manifestations spontanées

Nicolas Maduro, dont la victoire a été validée par la Cour suprême le 22 août, a été déclaré vainqueur avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE), qui n’a pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, affirmant avoir été victime d’un piratage informatique.

Une telle attaque informatique est jugée invraisemblable par l’opposition et de nombreux observateurs, qui y voient une manœuvre du gouvernement pour éviter de divulguer le décompte exact. Selon l’opposition, qui a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs, Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 60% des voix.

Les États-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique latine ne reconnaissent pas la réélection de Nicolas Maduro. Une grande partie de la communauté internationale n’avait déjà pas reconnu sa réélection en 2018 à la suite d’un scrutin boycotté par l’opposition, qui avait crié à la fraude.

Après l’annonce de sa réélection, le 28 juillet, des manifestations spontanées ont éclaté. Elles ont fait 27 morts et 192 blessés, tandis que quelque 2 400 personnes ont été arrêtées, selon des sources officielles.

Tensions avec le Brésil

Le départ d’Edmundo Gonzalez Urrutia a éclipsé le bras de fer samedi entre Caracas et Brasilia au sujet de la résidence de l’ambassade d’Argentine où six dirigeants de l’opposition se sont réfugiés depuis mars. Caracas a en effet révoqué « manière immédiate » l’autorisation donnée au Brésil de représenter l’Argentine dans le pays, et notamment de gérer la résidence de l’ambassade.

Les autorités vénézuéliennes assurent qu’elles ont « preuves » de « l’utilisation de la mission pour planifier des actions terroristes » et les tentatives d’assassinat contre le président Maduro par les six opposants. Le ministère brésilien des Affaires étrangères a immédiatement rappelé à Caracas « l’inviolabilité des installations de la mission diplomatique argentine ».

Le Venezuela a rompu ses relations diplomatiques le 29 juillet avec sept pays d’Amérique latine, dont l’Argentine, qui n’ont pas reconnu la réélection contestée de Nicolas Maduro. L’opposition vénézuélienne a dénoncé la « siège » Elle a été arrêtée par la police depuis sa résidence, où selon elle l’électricité a été coupée. Depuis vendredi soir, elle est encerclée par les forces de l’ordre, ont constaté des journalistes de l’AFP.

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