Nouvelles

Le Canada fait marche arrière et resserre la vis

« L’héritage de Justin Trudeau sera d’avoir détruit le consensus canadien sur l’immigration », titrait récemment le quotidien de référence « The Globe and Mail ». À moins d’un an de la fin de son mandat, sous la pression de la population comme de l’opposition et parfois de son propre camp, le premier ministre a accepté de réduire le nombre d’immigrants. Si le Canada se déchire sur la question migratoire, c’est parce que le nombre d’immigrants a doublé en dix ans, passant de 259 000 en 2013 à 465 000 en 2023. À cela, il faut ajouter plus de 2,5 millions d’immigrants temporaires. Pendant des décennies, Ottawa a soigneusement sélectionné son immigration en fonction de ses capacités d’intégration. Le premier ministre Trudeau, influencé par un think tank, le « think tank » canadien anglophone, The Initiative of the Century, a décidé de faire exploser les quotas d’immigrants, sans calculer si le pays avait les moyens de les accueillir.

photo provisoire


photo provisoire

Lars Hagberg /AFP

Différences d’opinion

Le think tank estime que « la croissance de la population canadienne est essentielle à la prospérité économique du pays et à son rayonnement sur la scène mondiale. L’objectif est de porter la population canadienne à 100 millions d’habitants d’ici 2100 (contre 40 millions actuellement). » Les experts québécois considèrent que le projet est purement politique et vise à faire disparaître le fait français en diluant le Québec dans un océan d’immigrants asiatiques et indiens, une immigration privilégiée par Justin Trudeau. Quelles que soient ses véritables motivations, il est clair que son gouvernement, en ouvrant les vannes de l’immigration, a gravement déséquilibré les infrastructures essentielles du Canada.

La crise migratoire a déstabilisé la vie des Canadiens et des nouveaux arrivants

Une catastrophe économique

« C’est impossible d’inviter 1,2 million de nouvelles personnes chaque année quand on construit 200 000 logements », a déclaré le chef du Parti conservateur Pierre Poilievre, pressenti pour être le prochain premier ministre. Sous pression, les services publics ne répondent plus. Les prix de l’immobilier et des loyers ont grimpé en flèche, forçant les plus pauvres à vivre parfois dans la rue. La crise migratoire a déstabilisé la vie des Canadiens et des nouveaux arrivants. Le Canada, longtemps abordable, est devenu une destination chère. Le chômage a également recommencé à augmenter. Il s’élève désormais à 6,6 %. Les Canadiens ne reprochent pas aux immigrants d’avoir choisi leur pays. Ils reprochent cependant à Justin Trudeau de ne pas avoir mesuré les conséquences de ses choix. La plupart des experts estiment qu’il faudrait près d’une décennie pour construire suffisamment de logements pour accueillir la population actuelle.

Conséquences sociétales

C’est sans compter les conséquences sociétales et les revendications religieuses grandissantes dans un pays où les ghettos se multiplient et où les habitants n’ont en commun que le passeport canadien. Selon l’institut national Statistique Canada, Toronto compte 55% de minorités visibles et Vancouver 54%. Si Ottawa a assuré vouloir réduire l’immigration, les Canadiens sont sceptiques, alors que Justin Trudeau peine à reconnaître son erreur. Et « The Globe and Mail » titrait le week-end dernier : « Le gouvernement Trudeau résout le problème de l’immigration aussi lentement qu’il le peut ». Une chose est sûre, le premier ministre a atteint un tel niveau d’impopularité, au cours des deux dernières années, qu’il devrait être défait aux élections de 2025, mais les Canadiens subiront les conséquences de ses erreurs pendant de nombreuses années encore.

Eleon Lass

Eleanor - 28 years I have 5 years experience in journalism, and I care about news, celebrity news, technical news, as well as fashion, and was published in many international electronic magazines, and I live in Paris - France, and you can write to me: eleanor@newstoday.fr
Bouton retour en haut de la page