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le camp présidentiel est pressé de se positionner sur les consignes de vote pour le second tour

Emmanuel Macron n’a toujours pas dévoilé de stratégie pour le second tour. A gauche et dans son propre camp, la pression s’accentue pour des éclaircissements sur d’éventuels désistements face au RN.

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Emmanuel Macron le 10 juin 2024, au lendemain de l'annonce de la dissolution de l'Assemblée nationale.  (LUDOVIC MARIN / PISCINE)

Rebondissements, doutes, stratégie : voilà ce qui se joue en coulisses, dans les dernières heures de la campagne officielle avant le premier tour des législatives de 2024. Quelle sera la position d’Emmanuel Macron et de ses candidats en cas d’élimination et de duel RN-LFI ? S’ils arrivent troisièmes, se retireront-ils ou resteront-ils au pouvoir, au risque de laisser carte blanche au Rassemblement national ? Existe-t-il désormais une barrière, une fois contre le RN, aujourd’hui contre La France Insoumise ? « A dimanche soir, c’est tout ce que j’ai à dire »balaie, un peu gêné, un conseiller de l’exécutif.

C’est l’échelle d’un casse-tête arithmétique : plus la participation sera élevée, plus il y aura de triangulaires potentiels, avec une barre de qualification à 12,5% des inscrits. Et donc plus les cas de conscience se multiplieront : « C’est de la dentelle »craint même un ministre, qui suggère que la stratégie choisie pourrait être celle du cas par cas.

Le grand retour du « ni-ni », est-ce là la stratégie de « clarté » du président ? C’est en tout cas sa ligne de conduite originale : ni Rassemblement National ni La France Insoumise. Cette position de principe a été encore évoquée en début de semaine lors d’une réunion à l’Elysée. Certains loyalistes l’ont même relayé, comme François Bayrou. Sauf que les pressions augmentent. Mardi, une chronique a été publiée dans Le mondeavec un appel à éviter les triangulaires. Vendredi, Philippe Grangeon, co-fondateur d’En Marche, conseiller fantôme influent, notamment en 2017, juge en L’Express que placer RN et LFI sur un pied d’égalité serait « un jeu dangereux ».

Début de nuance : en marge du Conseil européen jeudi, le chef de l’Etat a semblé mettre un peu d’eau dans son vin : « J’ai eu l’occasion de dire qu’à l’extrême gauche des gens avaient tenu des propos sur l’antisémitisme ou la violence, sur l’antiparlementarisme que je désapprouvais, qui sortaient de l’arc républicain, mais je ne fais pas de confusion générale.«  il a dit, promettant « la plus grande clarté » et des instructions appropriées.

Sauf que si rien n’est clair, le risque est la cacophonie générale. Et elle a déjà commencé. Olivia Grégoire, par exemple, ministre déléguée chargée des Petites et Moyennes Entreprises, se dit capable de voter blanc entre RN et LFI. Sa collègue Aurore Bergé, députée Renaissance et ancienne ministre des Solidarités, dit autre chose et appelle à une « D’abord, c’est la France Insoumise qui est battue ». L’ancien ministre des Transports Clément Beaune serait prêt à voter contre le RN. « Nous nous retirerons si un socialiste est mieux placé que nous », murmure un candidat ministre. Entre les lignes, ce ne sera pas le cas s’il s’agit d’un candidat rebelle.

Gabriel Attal va tenter de remettre de l’ordre dans ce désordre et toutes ces nuances. Il devrait s’exprimer dimanche soir après 20 heures depuis le siège du parti Renaissance. Au risque que la stratégie qu’il dévoilera (ou non) soit mise en pièces par des candidats qui ont, tout au long de cette campagne, pris leurs distances avec Emmanuel Macron, remettant en cause son aura, son autorité. Sans répondre à cette question, alors que la campagne officielle se termine : le front républicain veut-il encore dire quelque chose ? Et les électeurs y croient-ils vraiment ?

Cammile Bussière

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