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Le calvaire des élèves officiers à Saint-Cyr

Élèves-officiers de l'Académie militaire de Saint-Cyr, devant la mairie du 15e arrondissement de Paris, le 26 septembre 2023.

« Général, les professeurs de l’académie militaire de Saint-Cyr Coëtquidan vous contactent au sujet d’une situation très préoccupante. » Le 12 février, le général de division Hervé de Courrèges, commandant de la plus prestigieuse école militaire, reçoit une lettre d’alerte. Depuis plusieurs mois l’ambiance se dégrade au sein de l’académie de Saint-Cyr Coëtquidan (Morbihan), qui forme les futurs dirigeants de l’armée.

Dans leur missive adressée à M. de Courrèges, que Le monde consultés, plusieurs enseignants évoquent une situation de « harcèlement généralisé » contre les femmes de 2e bataillon, qui regroupe les étudiants de deuxième année. De la « cadres » aurait « contribué à certains de ces événements ». Les enseignants sont particulièrement préoccupés par « commentaires discriminatoires répétés » et des cas de« inconduite sexuelle ».

« Comportements passibles de sanctions administratives et pénales »assurent-ils, sommant le général de prendre des mesures pour mettre fin à ces agissements, tout en « pères, mères et enseignants (…) j’ai déjà alerté le commandement depuis au moins un mois”. Quand le général reçoit la lettre, «près d’un quart des cadettes» de la promotion sont en arrêt maladie, soulignent les enseignants, compromettant ainsi leur éducation, voire leur carrière dans l’armée.

Des viols dénoncés

Quelques jours plus tard, les enseignants sont reçus par une partie du commandement « Coët ». Ils adressent ensuite une note écrite dans laquelle ils précisent les faits qui leur sont rapportés par les étudiants. La liste est écrasante. Il est fait mention d’un « aime la concurrence sur les propos virulents adressés aux femmes » organisés en groupes WhatsApp où les dirigeants sont présents ; d’une image détournée qui y circule, signée « Club féministe misogyne » et approuvé par un instructeur ; l’interdiction des tongs et des décolletés dans un bataillon ; d’un chef de section qui aurait reçu un rapport sur le harcèlement subi et l’aurait immédiatement déchiré ; des étudiants traités avec « putes »

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Selon un participant à cette réunion, la direction hésite encore à s’attaquer à ce qu’elle considère comme étant « signaux faibles », Et « redoute » pour rompre la promotion. Contactée à ce sujet, l’académie n’a pas répondu. « La hiérarchie est au courant. De tout. Il ne se passe rien « désespérait un étudiant à l’époque. « Il y a eu une succession d’événements avec des garçons au cours de l’année qui n’ont pas été résolus par la direction », confirme aujourd’hui un autre étudiant. Elle évoque sobrement « une ambiance générale » qu’est-ce qui imposerait « des idiots qui se livrent aux remarques et aux moqueries » contre leurs camarades féminines.

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Cammile Bussière

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