Bourse Entreprise

Le cadre gêné par l’accord sur les retraites signé à la SNCF

Le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, lors d'un débat sur l'orientation et la programmation des finances publiques, à l'Assemblée nationale, le 29 avril 2024.

Sauver les ponts de mai et les Jeux Olympiques a un coût, et pas seulement financier. L’accord de fin de carrière signé le 22 avril à la SNCF par les quatre syndicats représentatifs devient un fardeau politique pour le gouvernement. Depuis que ce dispositif a été rendu public par la presse mi-avril, Bercy, Matignon et l’Elysée se renvoient la balle, jurant de ne pas avoir été informés à l’avance, ni de valider l’accord. Et ils se concentrent sur le directeur de l’entreprise publique, Jean-Pierre Farandou, ainsi que, implicitement, sur le ministre délégué chargé des transports, Patrice Vergriete, qui suivait les négociations.

Lire aussi | Article réservé à nos abonnés A la SNCF, un dispositif de fin de carrière qui annule une partie de la réforme des retraites

L’accord prévoit, entre autres, une amélioration du système de retraite anticipée, notamment pour les cheminots ayant occupé des postes d’une pénibilité avérée. S’il a permis de conjurer la menace d’une nouvelle grève des contrôleurs pendant les vacances de mai, la droite y voit un contournement de la réforme des retraites adoptée en 2023. Le sujet est d’autant plus difficile pour le gouvernement qu’il souhaite renforcer le travail des seniors, moins représentés dans l’emploi salarié en France qu’ailleurs en Europe, pour atteindre son objectif de plein emploi en 2027.

Bruno Le Maire a exprimé son exaspération jeudi 2 mai. « Un accord est signé qui engage effectivement les soldes de la réforme des retraites et les équilibres financiers de la SNCF. Je n’ai pas été prévenu »a déclaré le ministre de l’Économie sur BFM-TV. « Le ministre n’a pas l’habitude d’être informé par la presse » agace son entourage. « Cet accord n’est pas satisfaisant à mes yeux, il y a eu un dysfonctionnement », » a déclaré M. Le Maire.

Le numéro deux du gouvernement a annoncé avoir « convoqué » dans les prochains jours Jean-Pierre Farandou, le PDG de l’entreprise publique, dont Bercy exerce une tutelle partielle via l’Agence des Participations de l’Etat (APE), pour qu’il « responsabilité ». Cet accord est « provocateur pour beaucoup de nos compatriotes » et « donne le sentiment de deux poids, deux mesures », a insisté le locataire de Bercy. Le PDG devra également s’expliquer devant les sénateurs le 7 mai.

« Le contribuable ne paiera pas un centime »

Les oppositions n’ont pas attendu les explications de l’exécutif pour aborder le sujet lors de la séance de questions au gouvernement le 30 avril. « De quel droit une entreprise publique permet-elle à ses salariés de s’exonérer d’une réforme qui s’applique à tous les Français, a réagi le député (Horizons) du Rhône Alexandre Vincendet, alors que l’Etat a repris la dette de la SNCF à hauteur de 35 milliards d’euros entre 2020 et 2021 ? »

Il vous reste 67,58% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
Bouton retour en haut de la page