Des célébrations ont éclaté mardi matin dans de nombreux endroits du Cachemire lorsque la défaite du parti de Narendra Modi a été considérée comme acquise. Des militants de la Conférence nationale, le plus ancien parti politique de la région, ont fait exploser des pétards et partagé des friandises devant les bureaux de leur parti, notamment dans la capitale, Srinagar, à l’occasion de l’annonce des résultats des élections régionales. Selon les premiers résultats, ils obtiendraient 47 sièges, contre 27 pour le Bharatiya Janata Party (BJP), le parti du Premier ministre.
Près de 9 millions de Cachemiriens ont été appelés aux urnes du 18 au 1er septembre.euh octobre, pour la première fois depuis dix ans, pour élire leurs représentants à l’assemblée du Jammu-et-Cachemire. Ils ont clairement défié le Premier ministre indien qui, le 5 août 2019, avait brusquement décidé d’abolir l’article 370 de la Constitution, accordant à la seule région de l’Inde à majorité musulmane une large autonomie et limitant l’intervention de New Delhi à la défense ou aux communications. secteurs. Narendra Modi avait également aboli l’article 35 A de la Constitution, interdisant la propriété immobilière aux non-Cachemires. Ce coup d’État fut l’acte fondateur de son deuxième mandat.
Le Parlement régional a été dissous, tous les dirigeants démocratiquement élus arrêtés, ainsi que des milliers de personnes, journalistes, défenseurs des droits et citoyens ordinaires. La région a été coupée du monde pendant des mois, sans aucune communication. Les journalistes étrangers y restent interdits. Le Cachemire est passé du statut d’État doté de larges pouvoirs à celui de territoire de l’Union, administré par Delhi. Il a été divisé en deux, le Jammu-et-Cachemire d’un côté et le Ladakh de l’autre.
Cette opération purement idéologique qui est à l’ordre du jour des partisans de l’Hindutva, l’extrême droite hindoue, n’avait d’autres objectifs que de marginaliser les musulmans, les priver de leurs représentations et tenter d’hindouiser cette région, en modifiant sa composition démographique.
La Conférence nationale, dirigée par la famille Abdullah, alliée au Parti du Congrès, devrait former le nouveau gouvernement. Son représentant, Omar Abdullah, s’est présenté aux élections avec pour objectif principal d’inverser les changements politiques et constitutionnels survenus après la révocation de son autonomie. En aura-t-il les moyens ?
Le gouvernement régional a perdu la plupart de ses pouvoirs, soumis à un gouverneur aux ordres de Delhi. Le lieutenant-gouverneur dispose d’un droit de veto lui permettant de rejeter des lois ou de s’opposer aux nominations du gouvernement régional. Il a le dernier mot sur les questions administratives et juridiques clés, y compris les affectations et les poursuites contre les agents accusés de corruption et autres malversations. Mais le gouvernement, même affaibli, aura une légitimité.
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