C’est un incontournable de Pâques en Corse : le cacavellu, parfait pour les repas de fête et le partage en famille ou entre amis. Une tradition à laquelle certains ajoutent aussi leur touche personnelle.
C’est un processus minutieux que reproduit Michel Colombani, artisan pâtissier et chocolatier, et qui nécessite trois jours de travail : la pâte est pétrie la veille, façonnée le lendemain, et enfin cuite le dernier jour. Et pour chaque cacavellu un poids bien défini : 400g pièce, le tout décliné en deux versions, anis ou agrume.
Pour Michel Colombani, son métier appelle des convictions… Et c’est pourquoi l’artisan pâtissier s’attaque à sa version briochée, qui s’écarte quelque peu de la recette traditionnelle. « Ceux qui me critiqueront, les esthètes et autres, ont tout à fait raison, il a souri. Parce que ce n’est pas la vraie recette du cacavellu. Mais je le fais depuis des années maintenant, et je suis sûr que ce n’est pas trop mal non plus.«
Car pour ces derniers, ce gâteau emblématique des fêtes de Pâques représente en Corse « un moment de partage, un moment de fête religieuse, que l’on célèbre aussi à travers le cacavellu, et pas seulement le chocolat.«
Le reportage de Céline Lerouxel et Océane Da Cunha :
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Cacavellu, le gâteau traditionnel de Pâques
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©Céline Lerouxel, Océane Da Cunha
Chocolat et cacavellu, et pourquoi pas combiner les deux : dans cette autre boulangerie-pâtisserie ajaccienne, la recette suit la tradition depuis six générations, avec sa dose de pastis, et son petit plus gardé secret pour faire la différence.
Depuis l’origine, des œufs sont ajoutés aux cacavelli, mais pas seulement ceux qu’on croit : plutôt que des œufs de poule, des œufs en chocolat sont également proposés pour accompagner le fameux gâteau.
« Je me suis dit : « pourquoi ne pas mélanger tradition et modernité ? J’ai donc fusionné les deux. Les enfants adorent ça, les adultes aussi. Je suis fan et j’ai beaucoup aimé l’idée, » raconte Anaïs Vincileoni, gérante de la boulangerie. Ça fait cinq, six ans qu’on fait ça, et les gens disent : « oh hé, ça change, pour Merendella on aura quelque chose de différent, on aura du chocolat aussi », et ils sont contents« .
Ici, on vend une centaine de cacavelli par jour, et les lots se poursuivent jusqu’à l’heure du goûter, pour satisfaire tous les clients.