Le CAC 40 est en hausse, le Dax à un record, le S&P 500 à 0,6% des siens

Vendu comme l’événement le plus important de la semaine, l’impact de la publication des comptes de Nvidia se limite finalement à un feu de paille. L’éclat des résultats et des prévisions du concepteur de semi-conducteurs est finalement ignoré par les marchés, à l’inverse des bons chiffres de l’inflation en Allemagne et en Espagne.

Dans la première économie européenne, l’indice des prix à la consommation a atteint l’objectif de 2% sur un an de la Banque centrale européenne (après +2,6% en juillet et +2,3% attendu), pour la première fois depuis 2021, ce qui pourrait conduire à une inflation plus faible que prévu dans l’ensemble de la zone euro (prévue demain). En Espagne, l’inflation s’est également améliorée, tombant à 2,4% sur un an, un plus bas sur un an, contre 2,9% en juillet et 2,5% attendu. De quoi inciter la Banque centrale européenne à assouplir encore davantage sa politique de taux d’intérêt, selon certains. Les marchés anticipent désormais un assouplissement de 62 points de base d’ici la fin de l’année.

Les responsables de la Banque centrale ont toutefois prévenu que des difficultés pourraient survenir dans les mois à venir. La croissance des prix sous-jacents est trop élevée (+2,9% en juillet) et les coûts des services restent préoccupants. « Si les données allemandes d’aujourd’hui sont confirmées par la zone euro vendredi, il sera plus facile de décider d’une baisse des taux d’intérêt en septembre. L’affaiblissement des pressions inflationnistes, combiné à un ralentissement de la croissance, offre un contexte macroéconomique quasi parfait. Dans le même temps, cependant, les indicateurs d’inflation et de croissance des salaires montrent qu’il y a encore des raisons de se montrer prudent. N’oublions pas que pour les banques centrales, orchestrer un atterrissage en douceur, avec une inflation se stabilisant doucement à son niveau cible sans nuire à l’économie, c’est comme gagner une médaille d’or aux Jeux olympiques : c’est rare. »écrit Carsten Brzeski, responsable de la macroéconomie chez ING, dans une note.

Croissance américaine revue à la hausse

En Bourse, le CAC 40 a gagné 0,84% aujourd’hui, à 7.640,95 points, au plus haut depuis le 23 juillet, dans un volume d’échanges limité à 1,9 milliard d’euros. Le Dax allemand a atteint un sommet historique, à près de 19.000 points, tandis que le S&P est revenu à 0,6% de son niveau à Wall Street.

Outre-Atlantique, la deuxième estimation du PIB pour le deuxième trimestre affiche une révision de deux dixièmes à la hausse pour une croissance annualisée de 3% et l’indice des prix PCE de base a été réduit de 0,1 point de pourcentage à 2,8%. Pas d’avertissement donc venant de la première économie mondiale qui pourrait conduire la Fed à reconsidérer son plan d’assouplissement, probablement le mois prochain. Les inscriptions hebdomadaires au chômage n’ont pas trop varié, s’établissant à 231.000 contre 233.000 précédemment et 232.000 attendues.

Côté valeurs, Nvidia perd 2,6%. Le champion de l’IA est loin d’avoir démérité avec une croissance de son chiffre d’affaires de 122% sur un an, un bénéfice par action ajusté de 68 cents, un programme de rachat d’actions supplémentaire, une prévision de facturations de 32,5 milliards de dollars. C’est supérieur aux estimations moyennes des analystes. Mais ces derniers se sont habitués à ces chiffres exceptionnels et deviennent difficiles à contenter. Par ailleurs, les soucis de conception confirmés mais minimisés de la prochaine vache à lait de Nvidia, les processeurs à architecture Blackwell, posent question. « Fondamentalement, les acteurs du marché regardent les résultats de Nvidia et disent : « Ils étaient en fait plutôt bons, déclare Michael Brown, stratège senior chez Pepperstone. La barre pour un résultat supérieur était incroyablement haute, donc les résultats ne remettent pas en cause la cause du secteur ou des actions en général. »

Salesforce est en hausse de 1% sur le Dow Jones après avoir dépassé les attentes et augmenté ses prévisions de bénéfices pour l’ensemble de l’année.

A l’inverse, Birkenstock a chuté de 14%. Le chausseur allemand, coté à la Bourse de New York depuis octobre, a fait état d’un chiffre d’affaires trimestriel record d’environ 565 millions d’euros pour les trois mois jusqu’à fin juin. Les ventes directes aux clients ont progressé moins fortement que prévu, tandis que celles aux grossistes ont connu une meilleure dynamique, ce qui a contribué à peser sur la marge.

Les spiritueux européens épargnés par la Chine

A Paris, Pernod Ricard s’est hissé en tête du Cac 40 (+1,98%) et Rémy Cointreau a progressé de 2% après la décision de Pékin de ne pas adopter de mesures antidumping provisoires contre les importations de brandy européen. Une annonce qui galvanise le numéro deux mondial du secteur des spiritueux, dont le chiffre d’affaires annuel est conforme au consensus et qui prédit un retour à la croissance organique pour cet exercice 2024-2025.

Le pire élève, Teleperformance, a chuté de 6,5%. Pour la deuxième fois en six mois, le numéro un mondial du service client externalisé a annoncé qu’il réorganisait sa gouvernance, ce qui a déstabilisé la Bourse, d’autant que l’ancien directeur général adjoint, Bhupender Singh, présenté comme le successeur de Daniel Julien, ne fait plus partie des effectifs. Thomas Mackenbrock, licencié il y a seulement quelques mois, a pris sa place. Selon les informations du journal Les échosle fondateur et PDG Daniel Julien se donne dix-huit mois pour voir le titre décoller, sinon il pourrait envisager de transférer la cotation à Wall Street.