En raison du jour férié, les volumes d’échanges ralentissent à la Bourse de Paris ce jeudi, avec à peine 200 millions d’euros échangés à la mi-journée sur le CAC 40. L’indice, à l’équilibre ou presque (-0,12% à 7.323,72 points), parvient peu ou prou à préserver le gain de plus de 1% accumulé sur les deux dernières séances, en réaction à des données favorables sur l’évolution des prix aux Etats-Unis pour le mois de juillet.
L’optimisme est également de mise aux Etats-Unis, où les Bourses sont tentées de gagner encore quelques fractions, de l’ordre de 0,1 à 0,2%. Le Dow Jones pourra notamment compter sur la hausse attendue de 5% de Cisco Systems, après l’annonce de profits et de revenus supérieurs aux attentes pour son quatrième trimestre et de réductions d’effectifs au niveau mondial. Nike progresse de 4% en réaction à la prise de participation dans l’équipementier sportif par l’investisseur activiste et milliardaire Bill Ackman. Un peu plus de 3 millions d’actions Nike ont été acquises au deuxième trimestre.
Mais la direction de l’ouverture pourrait bien dépendre des chiffres attendus à 14h30, à savoir les ventes au détail du mois de juillet et les inscriptions hebdomadaires au chômage. Les premiers, ainsi que les résultats trimestriels de Walmart prévus avant la séance, donneront un aperçu de la consommation dans le pays, et les seconds donneront une idée de la situation du marché du travail, un peu moins de deux semaines après la publication des faibles chiffres de l’emploi du mois dernier.
En attendant, les opérateurs continuent de surfer sur ces bons indicateurs liés aux prix publiés ces deux derniers jours. En juillet, les prix à la consommation sont ressortis conformes aux attentes du consensus, voire légèrement meilleurs si l’on considère uniquement le chiffre sur un an en données agrégées, à 2,9%, soit sa première baisse sous le seuil de 3% depuis 2021. De quoi confirmer, pour l’instant, le scénario d’un premier pivot monétaire de la Fed lors de la réunion de septembre. Reste à savoir quelle serait l’ampleur du mouvement. Selon l’outil Fedwatch développé par CME Group à partir des contrats à terme sur les fonds fédéraux, les probabilités penchent à 62,5% pour un assouplissement de 25 points de base, contre 37,5% pour un demi-point.
Les signaux ne sont « pas encore rouges »
Dans une interview au Financial Times, le président de la Fed d’Atlanta, Raphael Bostic, membre votant de la Réserve fédérale, a déclaré qu’il était ouvert à une baisse des taux en septembre, soulignant que la Fed ne pouvait pas se permettre d’être en retard dans l’assouplissement de sa politique monétaire à l’approche de l’objectif d’inflation. La banque centrale doit également être plus attentive à son mandat en matière d’emploi, le taux de chômage étant déjà en forte hausse par rapport à ses plus bas niveaux.
Et quant à l’étendue de ce premier assouplissement, » Même s’il est encore temps de prouver le contraire, nous ne pensons pas que les dernières données indiquent un besoin urgent de réduire les taux d’intérêt de 50 points de base en septembre.Lauren Goodwin, stratège de marché chez New York Life Investments, a déclaré sur CNBC. La dynamique économique ralentit, mais les signes indiquant que nous sommes déjà en récession – comme une augmentation significative des demandes d’allocations chômage ou une détérioration des perspectives commerciales – ne sont pas encore dans le rouge. »