Le Burkina Faso veut interdire l’homosexualité
Le gouvernement du Burkina Faso, pays sahélien dirigé par une junte militaire, a adopté en conseil des ministres un projet de loi prévoyant notamment d’interdire l’homosexualité, selon un rapport officiel consulté jeudi 11 juillet par l’Agence France-Presse.
Le conseil a adopté un décret pour un nouveau code des personnes et de la famille (CPF) qui « consacre l’interdiction de l’homosexualité » dans le pays, a indiqué la présidence dans un communiqué. « L’homosexualité et les pratiques similaires sont désormais interdites et punies par la loi. »a souligné le ministre de la Justice, Edasso Rodrigue Bayala.
Les sanctions ne sont pas précisées et le texte doit encore être adopté par les députés de l’Assemblée législative de transition. Jusqu’à présent, aucune loi ne pénalisait l’homosexualité au Burkina Faso. En août 2023, le Haut Conseil de la communication, l’organe de régulation des médias, avait décidé de :« interdire aux chaînes de télévision qui promeuvent l’homosexualité de diffuser leurs programmes ».
Les relations homosexuelles sont illégales dans un tiers des pays du monde et peuvent être punies de prison, voire de la peine de mort dans certains d’entre eux. Sur le continent africain, l’homosexualité est criminalisée dans une trentaine de pays et certains ont récemment durci leur législation, comme le Ghana et l’Ouganda.
Le nouveau CPF burkinabè prévoit également une série de mesures concernant l’acquisition et la perte de la nationalité. Une révision a été ajoutée pour intégrer les « se comporter et agir contre les intérêts du Burkina Faso comme cause de perte de la nationalité burkinabè ».
Le nouveau texte prévoit également un délai minimum de cinq ans pour l’acquisition de la nationalité pour les étrangers qui contractent mariage avec des Burkinabés. Le capitaine Ibrahim Traoré, au pouvoir au Burkina Faso depuis un coup d’Etat en septembre 2022, a fait de la souveraineté de son pays le principe directeur de sa gouvernance.