Le ministre des Finances Antoine Armand, à Matignon pour un séminaire gouvernemental, le 27 septembre 2024 (AFP / Thomas SAMSON)
Le budget français pour 2025, qui doit être présenté jeudi, « sera pleinement conforme aux nouvelles règles budgétaires européennes », a déclaré lundi le ministre des Finances Antoine Armand, quelques heures avant une réunion avec ses homologues européens à Luxembourg.
« Nous avons fait le budget pour renforcer la souveraineté financière et nationale du pays », a déclaré le ministre lors d’un point de presse.
Le respect des règles européennes, qui sont « des engagements que nous avons nous-mêmes formulés et inspirés, est une question de crédibilité et de souveraineté internationales », a-t-il assuré.
Après un dérapage attendu à 6,1% cette année, le gouvernement entend réduire le déficit public à 5% dès 2025 pour revenir en 2029 sous la limite de 3% tolérée par Bruxelles – 2,8% selon des documents consultés par l’AFP -, deux ans plus tard. que ce qui avait été promis par le gouvernement précédent.
La dette, à 3.228,4 milliards d’euros fin juin (112% du PIB), a gonflé d’un millier de milliards depuis 2017, date à laquelle Emmanuel Macron est devenu président. Il approchera les 115 % l’année prochaine, soit presque le double du maximum fixé à 60 % par Bruxelles, avant de diminuer progressivement.
« Notre objectif est de ramener notre déficit en dessous de 3% d’ici 2029 » après une première étape « forte et crédible » à « 5% en 2025 », a réaffirmé le ministre qui doit arriver à Luxembourg en début d’après-midi.
Au sein du nouveau gouvernement français, Antoine Armand a remplacé Bruno Le Maire qui avait été ministre de l’Économie et des Finances pendant sept ans.
Il a souligné lundi que le Premier ministre Michel Barnier lui avait confié « un mandat extrêmement clair : défendre les intérêts français et européens dans le monde » et « continuer à être force de propositions en Europe ».
Outre le respect des engagements budgétaires européens, M. Armand a affirmé « la détermination de la France » à avancer sur deux autres dossiers majeurs pour la « souveraineté » du pays.
D’une part, il entend s’impliquer « personnellement » sur le thème du « renforcement de la compétitivité » de l’Union européenne. « L’UE est à la traîne de la Chine et des États-Unis dans des domaines stratégiques », a-t-il prévenu, faisant référence aux rapports des deux anciens présidents italiens du Conseil, Mario Draghi et Enrico Letta, publiés cette année.
« Il ne faut pas accepter le sort », a déclaré Antoine Armand, soulignant qu’il faut œuvrer à « l’approfondissement du marché unique et au renforcement de la politique industrielle européenne ».
Il a en revanche plaidé pour « l’approfondissement du marché unique européen » et notamment « l’Union des marchés des capitaux », un « projet fondamental au vu du mur de financement qui se dresse devant nous » notamment pour la transition numérique et climatique.