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Le « boys club » et les filles endormies, par Martine Delvaux – Libération

TRIBUNE

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Procès pour viol de Mazancas

Entre nausée et haine, l’écrivaine québécoise réagit à ce qu’évoque pour elle le procès en cours de Dominique Pelicot, qui a violé et fait violer sa femme par son désormais coaccusé, sous l’effet de médicaments. Un récit, initialement publié au Canada dans « la Presse », qui questionne le désir masculin pour les femmes inanimées, presque mortes.

par Martine Delvaux, Écrivain québécois.

Ces hommes, retrouvés sur un site internet, partageaient un désir criminel commun : violer une femme inconsciente, soumise chimiquement.

Le mari n’a jamais nié ses crimes : des milliers de photos, prises par lui, les ont documentés et ont permis à la police de révéler à la victime ce qui lui avait été fait pendant des années sans qu’elle le sache. Les symptômes physiques (fatigue, perte de mémoire) n’ont alerté aucun médecin ni gynécologue. Les somnifères étaient si puissants que la victime, chaque matin, sortait d’une sorte de coma, parfaitement inconsciente de ce qui lui avait été fait la veille.

J’écris ces lignes et je me sens nauséeuse. Depuis la première évocation de cette histoire, il y a deux ans, je repense aux contes de fées de mon enfance, aux innombrables incarnations de femmes endormies, presque mortes, et réveillées de leur torpeur par le baiser d’un prince – depuis Blanche Neige et les Sept Nains qui « veillent sur elle » et La Belle au bois dormant, jusqu’à Les Belles au bois dormant de Yasunari Kawabata (1961) où un homme âgé paie pour passer la nuit avec

Cammile Bussière

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