Le Bouchon de Blois a défié les éléments
« Cela fait plusieurs années que nous nous préparons à cela. » Les organisateurs du Bouchon de Blois n’ont donc pas été surpris de voir de fortes pluies tomber, samedi 4 mai, sur cet événement dédié aux véhicules classiques depuis 2017.
« Avec ce à quoi nous sommes confrontés depuis (SAMEDI) Matin « Philippe Plantier, président de l’association organisatrice Valve, n’était pas mécontent de voir « tant de gens ». Car si les spectateurs ont été bien moins nombreux un an après une édition 2023 ensoleillée, nombreux ont fait l’effort de sortir avec leur parapluie. La météo n’a pas découragé les collectionneurs qui ont exposé « environ 350 véhicules »construit entre 1910 et 2008, au centre-ville de Blois et sur le pont Jacques-Gabriel.
Cette dernière a également accueilli le premier concours d’élégance du Bouchon de Blois. Quinze véhicules ont défilé devant un jury chargé de les départager selon plusieurs critères comme l’originalité des véhicules, leur état de présentation, leur harmonie avec les tenues des participants ou encore la qualité de leur présentation.
Concours d’élégance et souvenirs d’enfance
Car si la pluie a eu raison du micro, certains candidats se sont fait remarquer par leur déguisement et leur jeu d’acteur. Nous avons ainsi pu voir Des fantômes (le film a également été projeté samedi soir au Lobis), J.-R. et Sue Ellen de la série Dallas et des personnages tout droit sortis de Chapeau melon et bottes en cuir, au volant d’une Jaguar MK2 de 1963.
Cette voiture a également remporté le premier prix de la catégorie 2 (1), qui concerne les véhicules datant de 1957 à 1975. « C’était une voiture légendaire et la berline la plus rapide du monde lors de sa sortie en 1961 », explique son propriétaire Alain Pradal. Cet ancien journaliste, passé notamment par Le Figaro Magazinea relevé le défi «pour acquérir les voitures dont je rêvais quand j’étais enfant».
A quelques mètres de là, Guillaume et Éva regardaient les voitures avec des yeux de passionnés. Tous deux ont parcouru plus de 500 km depuis Grenoble pour découvrir le Bouchon de Blois, dont ils avaient entendu parler à la télé : « Il y a toujours une ambiance super sympa lors de ce genre d’événements qui valent le déplacement. »
Et la pluie n’a pas entamé leur enthousiasme. « On aurait vu moins clair s’il y avait eu plus de monde », ils sourient. Quant à la naissance de leur passion, Guillaume évoque « l’histoire qui l’entoure », mais aussi « des odeurs et des bruits que l’on ne retrouve pas dans les voitures modernes. »
Des voitures qui font « partie du patrimoine »
Boris, un Blésois venu avec sa Lada 2104 rouge de 1988, parle de « nostalgie ». « Cela permet de voir qu’il y avait d’autres voitures avant », précise-t-il, faisant écho aux propos de Philippe Plantier, qui s’exprime « un devoir de mémoire ». «Cela fait partie du patrimoine auquel nous sommes attachés», ajoute Marc Gricourt, maire de Blois. La ville a également signé samedi une charte qui fait de Blois une ville favorable aux voitures anciennes.
Cette charte, qui a vocation à s’étendre à l’ensemble du Loir-et-Cher, facilitera l’accueil de ces véhicules en ville, notamment en leur permettant de stationner place du Château pour le départ d’un rassemblement. Sont également prévus l’affichage de circuits historiques sur le site de la Ville ou encore un relais vers la mécanique et l’artisanat. « pour faciliter la réparation en cas de panne ».
Pour Marc Gricourt, la mise en valeur de ces voitures n’est pas incompatible avec « la démarche, qui existe partout sur la planète, de recherche, d’innovation, pour des véhicules moins polluants ». Car ce « sont des véhicules de collection, qui ne circulent pas quotidiennement dans nos villes. Je crois qu’il est également important d’accepter cette démarche qui rappelle un héritage international et particulièrement français.»
Le Bouchon de Blois se termine ce dimanche 5 mai. Au programme : exposition automobile sur le pont Jacques-Gabriel, de 9h à 10h, avant le départ de la balade du Bouchon en direction de Ménars.
(1) La catégorie 1 (1918-1956) a été remportée par Philippe et Françoise Guy avec une Alvis de 1946 tandis que le premier prix de la catégorie 3 (après 1975) est revenu à Benjamin Kloss pour sa Mercedes 300 cabriolet.