Le Botswana menace d’offrir 20 000 éléphants à l’Allemagne pour illustrer la difficulté de cohabiter avec le pachyderme
Alors que l’Allemagne veut lutter contre le braconnage et interdire l’importation de trophées de chasse, Mokgweetsi Masisi, le chef de l’Etat botswanais, répond que la population allemande doit comprendre à quoi ressemble la vie en présence des éléphants.
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C’est une forme de pression un peu folle, mais ce n’est pas qu’un caprice. Le président du Botswana, Mokgweetsi Masisi, a choisi ImageLe tabloïd le plus lu d’Allemagne, pour expliquer sa démarche. « Le climat allemand, bien qu’exécrable »conviendra « parfaitement pour les éléphants »a-t-il déclaré au quotidien allemand le 3 avril. « Ils pourront errer comme ils veulent dans les grandes plaines de l’est du pays. Les Allemands commenceront à comprendre ce que sont les Botswanais » vivre chaque jour. De plus, prévient Mokgweetsi Masisi, « puisque l’Allemagne semble tellement aimer les éléphants », il n’est pas question qu’elle refuse.
Le Botswana, en Afrique australe, est à peine plus grand que la France. Elle compte 2,5 millions d’habitants et 130 000 éléphants. Cela représente un tiers de la population mondiale de pachydermes et a plus que doublé en 30 ans. La cohabitation avec les humains devient chaque jour plus difficile, les attaques de troupeaux contre les villages et les cultures se multiplient. En 2019, le pays a donc décidé de rétablir la chasse à l’éléphant. D’abord pour réguler leur nombre, mais aussi pour ramener les monnaies des riches touristes qui déboursent des dizaines de milliers d’euros pour un safari et font vivre des communautés entières.
Londres déjà menacée par l’envoi de 10 000 éléphants
Cette décision fait scandale, car de plus en plus de pays, sensibles à la cause animale, envisagent sérieusement d’interdire l’importation de trophées de chasse. Les Pays-Bas, la France et la Belgique ont déjà franchi le pas. Berlin devrait suivre, d’où l’agacement du président du Botswana.
Ce n’est d’ailleurs pas une première : déjà en mars, lorsque les députés britanniques votaient l’interdiction de l’importation de trophées (le processus législatif n’est pas terminé), Mokgweetsi Masisi avait menacé d’envoyer 10 000 pachydermes à Londres en proposant de les stocker à Hyde Park. . Il n’a pas encore mis sa menace à exécution. En revanche, il a déjà donné 8 000 éléphants à son voisin angolais et plusieurs centaines au Mozambique.
L’Allemagne, premier importateur de trophées de chasse en Europe
Mais demain si les Allemands ne viennent plus chasser parce qu’ils ne peuvent plus rapporter de trophées pour décorer leur salon, alors même qu’ils sont les plus gros importateurs de ces pièces exotiques en Europe, le Botswana perdra une confortable source de revenus sans avoir résolu son problème éléphantine. surpopulation.
Très crûment, le ministère allemand de l’Environnement a annoncé qu’il n’avait reçu aucune offre de don d’éléphants, mais qu’il « acceptera avec plaisir une invitation du Botswana à inspecter ses politiques de protection de la faune ».