« J’exhorte la Hongrie à autoriser enfin à nouveau l’aide à l’Ukraine, pour le maintien de la paix », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock avant une réunion avec ses homologues européens à Bruxelles.
L’aide militaire à l’Ukraine, que les Européens ont décidé d’augmenter de 5 milliards d’euros en mars, est totalement bloquée par le veto hongrois. Cette aide, d’un montant total de plus de 6,5 milliards d’euros, est acheminée via un fonds ad hoc, la Facilité européenne pour la paix (FPE), également bloquée.
« Nous ne pouvons pas accepter qu’un seul pays, qui a accepté ce montant à la table des chefs d’Etat et de gouvernement (de l’UE) il y a quelques mois, bloque désormais cette aide cruciale à l’Ukraine », a dénoncé la chef de la diplomatie belge, Hadja. Lahbib.
L’adhésion de l’Ukraine à l’UE également bloquée
Les Européens ont néanmoins décidé d’utiliser l’EPF pour canaliser, en faveur de Kiev, les revenus provenant des actifs russes immobilisés dans l’UE. Ces revenus représentent entre 2 et 2,5 milliards d’euros par an. Mais là encore, personne ne sait comment cette manne va réellement aider l’Ukraine à acheter des armes, alors que tout le mécanisme est bloqué par ce veto hongrois.
Environ « 41% de toutes les décisions prises par l’UE concernant l’Ukraine sont actuellement bloquées par la Hongrie », a protesté lundi le ministre lituanien des Affaires étrangères Gabrielius Landsbergis.
La Hongrie retarde également l’ouverture formelle des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’UE, alors qu’une majorité de pays membres souhaitent le faire avant la fin juin, selon des sources diplomatiques. Budapest a toujours jugé que les conditions n’étaient pas encore réunies