le bilan des combats dans la ville d’El-Fasher s’élève à au moins 134 morts, selon Médecins Sans Frontières
Au moins 134 personnes sont mortes au Soudan dans les combats qui font rage depuis plus de deux semaines dans la ville d’El-Fasher, selon un bilan actualisé fourni dimanche 26 mai par Médecins sans frontières (MSF).
L’ONG a également annoncé le décès de l’un des « gardiens » affecté à sa pharmacie, tué la veille « quand les bombardements ont frappé sa maison ». Transporté à l’Hôpital du Sud, seul hôpital opérationnel à El-Fasher, il a succombé à ses blessures. C’est dans cet hôpital bénéficiant du soutien de MSF que « 979 blessés ont été soignés depuis le début des combats, il y a plus de deux semaines »a déclaré l’organisation dans un communiqué.
« Le bilan atteint 134 morts, signe de la violente intensité des combats », poursuit MSF. Mais ce bilan pourrait s’avérer bien plus lourd : les habitants ne peuvent pas se déplacer pour recevoir des soins d’urgence en raison des affrontements, des frappes d’artillerie et des bombardements aériens de l’armée.
Depuis avril 2023, le Soudan est le théâtre d’une guerre opposant l’armée du général Abdel Fattah Al-Bourhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), sous le commandement du général Mohammed Hamdan Daglo.
Seule capitale des cinq États du Darfour à échapper au contrôle des RSF, El-Fasher avait longtemps été relativement épargnée par les combats. La ville, accueillant de nombreux réfugiés, a servi de plateforme humanitaire à cette vaste région de l’ouest du Soudan menacée par la famine. Le 10 mai, d’intenses combats y éclatent, faisant craindre un nouveau tournant. « alarmant » dans le conflit, selon le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres.
Un volontaire du Croissant-Rouge tué dans une autre région soudanaise
Selon les Nations Unies, El-Fasher est effectivement assiégée, avec des routes bloquées et une circulation dangereuse ou restreinte. Les organisations humanitaires ont demandé que de nouveaux afflux d’aide humanitaire soient autorisés, les Nations Unies (ONU) craignant que les stocks disponibles à l’hôpital du Sud ne couvrent que les besoins de la semaine à venir.
Par ailleurs, dans le Nord-Kordofan, autre région soudanaise en proie aux combats, un volontaire du Croissant-Rouge a été tué par balle vendredi alors qu’il était en mission, selon le Comité international de la Croix-Rouge.
Le conflit au Soudan a déjà fait des dizaines de milliers de morts. À Al-Geneina, capitale du Darfour occidental, entre 10 000 et 15 000 personnes ont été tuées, selon l’ONU, et près de neuf millions de personnes ont été déplacées à cause des violences.