Le bénéfice de Lazard chute de plus de 30%, malgré une année de M&A « record » en Europe

Publié le 2 février 2023 à 18:22
Nouvel exercice très contrasté chez Lazard. La banque d’investissement américaine a publié jeudi un bénéfice net de 358 millions de dollars en 2022, en baisse de 32% sur un an. Au dernier trimestre, la chute est encore plus forte : son bénéfice a chuté de 80 % sur douze mois, à 42 millions de dollars.
En cause, notamment, la gestion d’actifs, sa branche qui pèse moins de la moitié des revenus, et voit toujours son chiffre d’affaires culminer. Dans un marché très volatil, il a généré 1,099 milliard de revenus l’an dernier (-17% sur un an), un montant inférieur à toutes les années précédentes depuis 2017.
deuxième meilleure année au tableau
En revanche, 2022 aura marqué la « deuxième meilleure année de l’histoire de la banque dans le métier du conseil », déclare le cabinet. Sur sa franchise cœur, Lazard a en effet généré plus de 1,65 milliard de dollars de revenus (-7% sur un an après un exercice 2021 historique pour l’ensemble des banques d’investissement). En Europe notamment, « j’ai été assez surpris par l’année record 2022 dans le conseil malgré le ralentissement économique », souligne Ken Jacobs, son président-directeur général.
La banque a notamment conseillé le fonds Bain pour l’acquisition de 55% de « House of HR », le gérant BC Partners pour celui d’Havea, ou encore le français InfraVia pour la mise en place de sa joint-venture dans la fibre optique au Royaume-Uni avec Liberty Global et Téléfonica.
Un début d’année au ralenti
Ken Jacobs reste relativement optimiste pour 2023. « Les conditions de crédit s’améliorent aux Etats-Unis et en Europe, les valorisations deviennent un peu plus raisonnables », a-t-il commenté lors de la conférence des analystes. Nous avons actuellement un nombre assez important de dialogues avec nos clients aux États-Unis et en Europe ».
Le premier semestre devrait rester encore timide en termes de M&A en raison de l’environnement économique et des marchés, mais l’activité repartirait ensuite. Et cela à un moment où « l’environnement du recrutement devrait devenir plus attractif », a souligné Peter Orszag, le responsable de l’activité conseil.
La banque d’affaires vient de renforcer sa position dans le Golfe avec le recrutement de l’ancien patron de Citigroup Saudi Arabia, Wassim Al-Khatib, qui prend la direction générale de Lazard Middle East North Africa. Il y a un an, elle a également fait venir l’ancien ambassadeur américain en Arabie saoudite, le général John Abizaid, en tant que conseiller principal.
« Les activités de conseil souverain continuent de rester actives auprès des gouvernements et des entités publiques sur les marchés émergents et développés », a déclaré Lazard dans son communiqué. La banque a notamment conseillé le Pakistan dans un litige avec Barrick Gold, le gouvernement allemand dans le cadre du rachat d’Uniper, ainsi que la République d’Equateur pour renégocier un prêt avec des entités publiques chinoises.