ANALYSE – Si l’imbroglio politique dans lequel est plongé le pays depuis les législatives du 7 juillet n’a pas provoqué l’effondrement financier redouté, c’est sans doute grâce à l’euro, qui joue son rôle de bouclier pour le meilleur et pour le pire.
Le fiasco de Liz Truss, l’éphémère Première ministre britannique restée au pouvoir seulement 49 jours, continue de hanter les Français. Investie le 6 septembre 2022 par la reine Elizabeth II, qui devait mourir deux jours plus tard, la Première ministre conservatrice, troisième femme à occuper ce poste après Margaret Thatcher et Theresa May, a été blackboulée par les marchés financiers. Ils ont rejeté son programme très libéral de 45 milliards de livres de baisses d’impôts (53 milliards d’euros), jugé dangereux faute de financement. La Banque d’Angleterre a dû intervenir massivement pour empêcher l’effondrement de la livre sterling et une explosion des taux d’intérêt, avant que le Parti conservateur ne tire la sonnette d’alarme et ne lui trouve un successeur.
Le krach financier britannique d’il y a deux ans est de plus en plus évoqué dans notre pays. Bruno Le Maire, le ministre des Finances démissionnaire, brandit l’épouvantail du « scénario à la Liz Truss ».