LA CHRONIQUE – Les principes fondamentaux des finances publiques continuent d’être bafoués : la protection sociale est de plus en plus financée par les impôts et de moins en moins par les cotisations.
Le projet de simplification du bulletin de salaire présenté par Bruno Le Maire et examiné au Sénat à partir du 3 juin sera un leurre. A l’ère de la photographie numérique et de ses images d’une précision prodigieusement précise, à quoi sert d’avoir une photographie « simplifiée » d’une usine à gaz ? Car ce n’est pas la fiche de paie et ses 55 lignes différentes qui sont illisibles, mais le système de protection sociale et sa myriade d’impôts ou de charges sociales payés par les salariés et leurs employeurs qui est obscur. Réduire sa représentation à 15 lignes synthétiques, comme le propose le ministre des Finances, constituera au mieux une économie de papier et au pire un mensonge par omission : les salariés connaîtront moins que jamais l’usage des prélèvements qui représentent parfois la moitié de ce qu’ils coûté au total leur entreprise.
Plus encore que leur profusion et les 848,9 milliards d’euros qu’ils drainent annuellement, soit 32,9% du PIB et 56% de l’ensemble…