le bassin d’Austerlitz, dispositif clé pour rendre la Seine baignable, inauguré
Les dimensions de l’œuvre sont vertigineuses. Plus de trente mètres de profondeur et cinquante mètres de diamètre. Au pied de l’escalier vertigineux qui mène au fond de la piscine, la sensation d’être écrasé par le volume au-dessus de nos têtes. L’odeur du béton frais frappe le nez ; l’écho, au moindre bruit, se répercute sur les murs. Les vingt piliers, qui ancrent le cylindre à cinquante mètres dans le sol et soutiennent la dalle servant de couverture au mastodonte, lui donnent des allures de cathédrale.
Après quarante-deux mois de travaux, pour un budget de 90 millions d’euros, le bassin souterrain d’Austerlitz, situé au 13e arrondissement de Paris, a été inaugurée jeudi 2 mai par Anne Hidalogo. Inauguration au cours de laquelle la maire de Paris et la ministre des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra, ont rendu hommage à Amara Dioumassy, un ouvrier décédé sur le chantier à l’été 2023 – seul décès accidentel enregistré aujourd’hui sur les chantiers olympiques.
Coincée entre la gare d’Austerlitz et l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, l’ouvrage doit être mis en service d’ici fin mai, après une phase de tests. C’est un modèle de génie civil en milieu urbain très dense. Un tunnel de 2,50 m de circonférence a été creusé sous la ligne 10 du métro et du RER C, puis sous la Seine, pour relier le bassin à deux puits de collecte des eaux usées situés de part et d’autre du fleuve.
D’une capacité de 50 000 m3 – l’équivalent de 20 piscines olympiques – le bassin doit stocker, en cas de fortes averses, une partie des eaux usées et pluviales que l’ancien réseau d’égouts de la capitale – qui date du milieu du XIXe sièclee siècle – les rejets dans la Seine une fois saturés. Avant de renvoyer le volume collecté aux égouts, à l’aide d’un système de pompes, dès que le système d’assainissement est en mesure de le traiter.
Un plan initié en 2015
Le bassin d’Austerlitz est l’atout des pouvoirs publics (mairie de Paris, Etat, pouvoirs publics riverains) pour améliorer la qualité de l’eau de la Seine. S’il ne garantit pas à 100% la tenue des épreuves de marathon, triathlon et paratriathlon dans la Seine cet été, il s’inscrit dans le plan natation à plus long terme que la Ville de Paris et l’Etat se sont engagés en 2015 à améliorer la qualité de l’eau. de la Seine et rendre le fleuve baignable à partir de 2025, après plus de cent ans d’interdiction.
Chaque année, en moyenne, une douzaine de « rejets » à l’égout sont réalisés dans le fleuve de la capitale en cas d’intempéries, pour un volume total de 2 millions de m.3 d’eaux usées déversées – contre 20 millions de m3 Il y a trente ans. Une fois la piscine mise en service, il n’y aura que deux rejets par an, assure la mairie de Paris, principal financeur du projet. Seuls les épisodes pluvieux les plus violents ne pourront pas être absorbés.
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