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Le 1er Régiment de Hussards Parachutistes a développé une munition antichar télécommandée à courte portée

Comme le montre la guerre en Ukraine, s’approprier rapidement les innovations les plus pertinentes afin de les traduire ensuite en capacités militaires peut s’avérer crucial pour faire la différence sur le champ de bataille. Le cas de la transformation des drones FPV (First Person View ou pilotage par immersion) en munitions télécommandées (MTO) en est un exemple, leur utilisation s’étant généralisée au sein des forces ukrainiennes et russes.

Peu coûteux à produire, « consommables » et faciles à piloter, ces
Ces dispositifs peuvent s’avérer extrêmement efficaces, d’autant plus qu’ils sont rapides et difficiles à détecter, à moins de déployer des moyens importants de lutte anti-drones, notamment en matière de guerre électronique. Et encore une fois, certains modèles sont désormais filoguidés, de tels dispositifs n’ont pas l’efficacité espérée pour les contrer.

Alors que la loi de programmation militaire (LPM) 2024-30 prévoit un effort financier important pour acquérir au moins 1 800 munitions téléopérées au profit de la force opérationnelle terrestre (FOT) avant 2030. Mais il faudra encore qu’ils ne soient pas dépassés à au moment de leur mise en service. Ce point a également été soulevé par le général Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée (CEMAT), lors d’une récente audition à l’Assemblée nationale.

« L’évolution des munitions téléopérées (…) est si rapide que la question des stocks n’est pas la seule grille d’analyse pertinente. Il est important d’avoir des industries capables de produire les munitions les plus modernes possibles, tant dans leur conception physique que logicielle, incluant notamment l’intelligence artificielle afin d’offrir des capacités pour résister au brouillage, trouver des cibles ou s’orienter grâce à l’analyse des images », précise le CEMAT.

Et d’insister : « Le flux de production doit permettre une formation et un stock minimum. Elle doit surtout permettre d’augmenter la cadence de production en cas de conflit, car constituer des stocks préalables importants risquerait de se retrouver avec des munitions obsolètes. Il s’agit d’un nouveau mode d’acquisition de munitions et d’un des aspects de l’économie de guerre qui nous oblige à revoir nos modes d’entraînement et de distribution des équipements dans nos armées. »

Ceci étant dit, l’innovation participative peut répondre à cela. En effet, s’inspirant des retours d’expérience (RETEX) de la guerre d’Ukraine, un adjudant du 1er Régiment de Hussards Parachutistes (RHP) a eu l’idée d’une munition télécommandée à courte portée destinée à compléter l’ossature antichar de son unité. , en adaptant d’anciennes grenades à fusil au drone FPV Racer.

« J’ai été impressionné par les capacités du drone FPV Racer. Je me suis dit qu’il pourrait compléter l’ossature antichar du régiment, avec des caractéristiques lui permettant de s’insérer entre l’AT4 (lance-roquettes antichar de 84 mm) et le MMP (Medium Range Missile ou Akeron MP). Un de mes coéquipiers pratique FPV Racer pendant son temps libre. On en a discuté, on a rédigé un cahier des charges et on s’est lancé», explique ce sous-officier, dans les pages du dernier numéro de Terre Mag.

L’ogive de ce MTO à courte portée est basée sur deux modèles de grenades à fusil plus anciens, à savoir l’AC58 et l’APAV40. En tir direct, ils peuvent perforer respectivement 35 et 20 cm d’acier.

Selon l’adjudant du 1er RHP, il s’agit de permettre à son régiment de disposer d’un moyen supplémentaire peu coûteux et utilisable rapidement pour détruire des objectifs « endurcis ». « L’idée était aussi de pouvoir adapter et modifier la trajectoire quasiment jusqu’à l’impact, sur une portée de 50 à 2 000 mètres, lors d’un vol de 30 minutes », a-t-il ajouté.

Le développement de ce MTO a bénéficié de l’aide d’un étudiant ingénieur, qui a donné des conseils sur la conception, et il a fait l’objet d’un partenariat avec le FabLab de Tarbes (laboratoire ouvert de fabrication). Partenariat qui a permis de fabriquer plusieurs prototypes.

Le projet porté par le sous-officier est porté par la cellule innovation du 1er RHP ainsi que par le Battle Lab Terre et la Section Technique de l’Armée de Terre. Elle est également soutenue par la Direction générale de l’armement (DGA), qui a étudié la possibilité d’adapter la grenade AC58 au drone FPV. Des essais de tir « dynamiques » seront prochainement réalisés.

Photo : Armée / illustration

Ray Richard

Head of technical department in some websites, I have been in the field of electronic journalism for 12 years and I am interested in travel, trips and discovering the world of technology.
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